Le journal d'une mauvaise herbe, 101 carnets au fil du temps
… pour quelques coquelicots de plus

Carnet n°92 du 18 juin 2010
Tout faire pour rassembler.


En titre ce matin : « Du 17 au 18 juin, de la résignation à l'espoir ».

Contrairement à ce que pourraient penser certains amoureux de football après le désastre tricolore d'hier soir en Afrique du Sud, ce titre illustre beaucoup plus sérieusement ce qu'il s'est passé il y a 70 ans entre l'appel à la capitulation du Maréchal Pétain le 17 juin 1940 et l'appel à la résistance depuis Londres le 18 par le Général de Gaulle.

J'ai déjà dit mardi ce que je pensais de celles et ceux qui, dans les grands moments, ont la capacité de dire non pour mieux savoir dire oui, et je n'y reviendrai pas ce matin, sinon pour souhaiter les rassemblements les plus larges à tous les niveaux pour faire face aux périls qui nous menacent dans tous les domaines.

Je m'appuierai pour cela sur une « ancienne » citation de François Bayrou que je lui conseillerais d'ailleurs de relire à l'heure de ses doutes : « Le ralliement, cela ne marche jamais, ce qui marche c'est le rassemblement. Derrière le ralliement, il y a désenchantement et puis l'effacement. Derrière le rassemblement, il y a le courage et il y a le succès ».

Certes, comme l'a écrit Laszlo Szabo : « Nos doutes augmentent avec l'âge, et non nos certitudes », et en proie à des doutes, il est parfois plus « confortable » de se rallier. Mais si c'est le succès et la réussite de ses idées que l'on recherche, il faut refuser de se rallier et tout faire pour rassembler.
C'est une leçon que l'histoire de l'humanité nous enseigne, et si, en vieillissant, je sais moi aussi qu'on ne sait jamais : cela je le sais.

A la communauté urbaine, nous commençons à engranger les résultats avec, enfin, une première évaluation des mesures à prendre pour renouveler la ville nouvelle dans la suite du Master-plan et dans celle des aménagements consécutifs et générés par le stade du LOSC en construction.

A tous les niveaux, c'est ce qu'il faut mettre en œuvre, si on ne veut pas que le grand vieillissement soit signe de misère et de désespoir par l'assèchement des crédits d'hébergement et de soins aux équipements spécialisés comme les EHPAD.

C'est ce que les élus qui, comme moi, se situent à gauche et dans le camp du progrès doivent ne jamais oublier dans toutes leurs décisions, qu'elles soient sociales ou de gestion des personnels et, même, si nous devons gérer à l'intérieur d'un cadre contraint que nous imposent des forces et des politiques que nous combattons par ailleurs.
Je ne l'oublie pas quand je m'exprime sur les retraites où, pour moi, le cœur du dossier doit rester l'humain, l'homme et sa vie durant toute sa durée, ses conditions et son utilité pour la vivre réellement sans misère ni ennui.
Je ne l'oublie pas non plus quand je dis que le « meilleur moyen à terme de casser la fonction publique », c'est de refuser des réformes qui permettraient de mieux sanctionner les insuffisances et de mieux récompenser les efforts, en donnant à chacun les moyens de se réaliser durant toute sa vie.
Je ne l'oublie pas davantage quand je défends un service public-moteur, et, pour cela, en constante évolution comme notre société et pas comme un simple résidu peau-de-chagrin du marché triomphant.

Je le sais quand je dis que les structures territoriales ne sont pas immuables et qu'elles doivent évoluer pour être toujours plus démocratiques, proches des citoyens et efficaces. Mais, c'est rendre à tous un très mauvais service que de confondre « réformes nécessaires » et volonté d'un parti politique au pouvoir de se reconstituer des bastions locaux.. « Les baronnies, non merci! » et ce, quelques soient leurs couleurs politiques...

Oui, dans mes carnets « Pour quelques coquelicots de plus », je m'exprime sans langue de bois ni démagogie et sans chercher à plaire à tous.

« Je ne connais pas la clé du succès. Mais celle de l'échec est d'essayer de plaire à tout le monde » (Bill Cosby)

Je ne cesserai sans doute jamais d'écrire, ne serait-ce que pour moi-même, ou pour transmettre à mes enfants mes réflexions, mon histoire, mes idées, mes doutes, mes douleurs et mes espoirs.

Je souffre de voir ma patrie, la France, ses sportifs, ses élites, ses dirigeants manquer de souffle, de l'esprit de rassemblement, de l'envie de gagner des « grands » qui nous ont précédés. C'est cet esprit, qu'à travers mon expérience je voudrais contribuer à insuffler aux générations futures.

Le rêve, mon rêve est bien grand mais, comme déjà cité ici,
« il faut de grands, d'immenses rêves, si on ne veut pas les perdre de vue en les poursuivant ».

Ou alors il faut accepter le néant, dont Arthur Schopenhauer a dit :
« N'est-ce pas l'état auquel nous étions habitué avant la vie ? » Je me refuse à accepter le néant.

« Une seule certitude suffit à celui qui cherche »
Albert Camus







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