Le journal d'une mauvaise herbe, 101 carnets au fil du temps
… pour quelques coquelicots de plus

Carnet n°87 du 01 juin 2010
On ne fait pas la guerre
pour se débarrasser de la guerre.


Le piège était habile : des « humanitaires » pro-Hamas, venus de Chypre, tentent de forcer le blocus israélien de Gaza. Israël les attaque dans les eaux internationales, ce qui est parfaitement illégal, et ses soldats, « pour se défendre de coups violents » qui leur sont portés, tirent, faisant des morts. Personne ne pourra dire, y compris chez les amis les plus proches d'Israël, que ce ne sont pas des meurtres.
S'il y a « légitime défense » quand on est attaqué, on ne peut utiliser ces termes quand on se défend des coups portés par ceux qu'on est en train d'attaquer.

Le piège était habile, certains diront même grossier, le gouvernement de droite d'Israël est tombé dedans, de plein pied. Un véritable désastre sur tous les plans. Je n'ignore pas qu'Israël n'est qu'un petit état entouré de plus grands états qui, pour la plupart, ne veulent que sa disparition.

Lao Tseu, il y a 2 500 ans déjà l'écrivait : « Un grand état s'agenouille devant un petit état. Passif, il le vainc. Un petit état s'agenouille devant un grand état. Passif, il est vaincu ».
Il n'empêche qu'Israël, après plusieurs graves revers militaires, devrait méditer ces paroles de Jean Jaurès : « On ne fait pas la guerre pour se débarrasser de la guerre ».
Et, du même auteur : « Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l'orage », un « capitalisme » aujourd'hui encore plus déshumanisé et, de plus, englué par tous les intégrismes religieux.

Sans sursaut, le monde n'est plus très loin du « deep impact » !

Je serais tenté d'en rester là, tellement le reste, ce matin, peut sembler dérisoire, mais je ne peux ignorer certains comportement franco-français qui montrent à quel point le vieux monde européen n'est pas à la hauteur des enjeux et des périls de ce 21ème siècle.

Face à un gouvernement UMP qui va nous plonger dans l'austérité, Martine Aubry réagit en dénonçant les promesses non tenues, les discours contradictoires, un pilotage à vue, une navigation à la godille.
La droite se drape dans une posture grotesque de « vierge effarouchée », ce qui lui permet d'éviter le débat de fond sur ses insuffisances, erreurs et fautes.

Alors que la plongée dans une crise sans fond est engagée que seule l'union la plus large sur des mesures de salut devrait être recherchée, on aiguise les couteaux.

Serait-il, de tous côtés, si difficile de condamner les conséquences des privatisations de l'énergie qui font exploser les factures de gaz (et demain d'électricité) des citoyens ?
Est-il vraiment impossible de restaurer les grands équilibres sans « saigner à blanc » celles et ceux qui sont déjà anémiés ?
Ne peut-on pas aborder les grands problèmes de société comme la retraite, la santé, la vie des quartiers, sans grandes envolées désincarnées, sans « solutions-gadgets » sous dimensionnées, sans recherche de rapports de force basés non pas sur ses forces mais sur les faiblesses des autres ?
« Le présent serait plein de tous les avenirs, si le passé n'y projetait déjà une histoire » (André Gide).
Et si « les princes » qui nous gouvernent (ou aspirent à nous gouverner) faisaient leur cette pensée de Gandhi : « Comment peut-on apprendre à se connaître soi-même ? Par la méditation, jamais, mais bien par l'action ».

Durant le temps de vie qui me reste, je privilégierai l'action : l'action, non pas en surfant sur les idées à la mode, ou sur les pulsions contradictoires de mes concitoyens, mais l'action sur la base de dossiers, à l'étude desquels je consacre l'essentiel de mon temps, même si cela doit alléger mon agenda de « représentations » où mes adjoint(e)s et conseiller(e)s peuvent y montrer que nous sommes une équipe.

Il nous faut continuer, d'ici 2025, à construire une grande métropole rayonnante, attractive et forte, avec les infrastructures nécessaires pour nous sortir de l'asphyxie routière qui la paralyse. Alors oui, au sud-est de la métropole, il nous faut renforcer les atouts de Villeneuve d'Ascq, ses logements, ses commerces, sa culture, ses fêtes, ses sports, ses stades, ses lieux de vie, ses pratiques de citoyenneté, son dynamisme toujours renouvelé.

Quelle ambition ! Combien j'aimerais la faire partager à tous, y compris à ceux, qui plus frileux, ont peur du mouvement, de la fête, des activités, des grands événements comme la coupe de football de 2016, (une occasion « de prendre notre revanche » de 1998, où la frilosité de certains, déjà, nous avait privés de candidature).

On n'avance pas à reculons. Je l'ai dit samedi aux employés municipaux rassemblés au Palacium pour les remercier de leur énergie retrouvée, les encourager à continuer et les assurer de mon soutien pour essayer d'améliorer le statut et en particulier celui des plus fragiles.

Je l'ai une nouvelle fois encore mesuré dans toutes les fêtes du week-end : la fête des voisins (et ses 5 000 à 6 000 participants), les premières fêtes d'école, la fête mondiale du jeu, la fête des mères, les concerts, les compétitions sportives (dont celle de ma fille Lucie à Ronchin).

Alors, quand je lis, ici ou là, sur des blogs ou des échos de presse de petites phrases qui se voudraient « assassines », je repense à Jean de la Fontaine et à une de ses fables, « Le coche et la mouche » :
« Ainsi certains gens, faisant les empressés, s'introduisent dans les affaires, ils font partout les nécessaires. Et partout importuns...»

Les mouches du coche ne manquent pas...

Et si, ensemble avec Jean Jaurès, on mettait en œuvre cette belle proclamation :
« Le courage, c'est d'agir et de se donner aux grandes causes sans savoir quelle récompense réserve à notre effort, l'univers profond, ni s'il lui réserve une récompense ».







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