Le journal d'une mauvaise herbe, 101 carnets au fil du temps
… pour quelques coquelicots de plus

Carnet n°86 du 28 mai
Sécurité : l'échec du Président.


Dans l'avant-propos de « Mémoire à deux voix », François Mitterrand a écrit :
« L'homme politique s'exprime par ses actes ; c'est d'eux dont il est comptable ; discours et écrits ne sont que des pièces d'appui au service de son œuvre d'action ».

A l'heure où la violence et la délinquance atteignent des sommets, où des bandes de trafiquants verrouillent leurs territoires urbains, où les armes sont, par eux, de plus en plus souvent utilisées pour commettre des délits et des crimes, le Président Sarkozy « aux manettes » dans ce domaine comme ministre puis comme Président de la République continue « à faire dans la compassion » et dans « les mouvements de menton » tandis que son ministre de l'intérieur produit des lois et des règlements.
À eux deux, au gré des évènements et drames, ils pérorent sur l'insécurité réussissant même à continuer à en faire « un cheval de bataille » au service de l'UMP pour les échéances électorales futures. Le pire, c'est que cela marche !

La sécurité est pourtant, par la loi et la constitution, de leur compétence exclusive en tant que représentants de l'État, et, depuis 8 ans, ils ont tous les pouvoirs et tous les moyens en ce domaine.
Résultat : la situation n'a jamais été « aussi pire » qu'aujourd'hui !

Nous sommes, de l'avis de tous les observateurs, le seul pays européen dans cette situation. C'est, pour moi, le plus grave échec du Président et de son gouvernement.

Malgré ces évidences, ils réussissent encore à faire croire à une grande partie de nos concitoyens que cet échec est la faute des maires !
Nos dirigeants actuels porteront une très lourde responsabilité envers l'avenir de nos enfants et de notre société en n'assumant pas les conséquences de leurs choix et de leurs actes.

Au demeurant, j'ai quand même du mal à admettre que beaucoup de nos concitoyens s'y laissent prendre quand ils agressent verbalement ou par écrit leurs élus locaux alors qu'il est clair que les responsabilités sont ailleurs.
Je me demande pourquoi : facilité, proximité, ou peur de s'adresser au commissariat, au Préfet, au Ministre ou au Président ?

Oui, je m'associe à la colère qui monte chez mes collègues maires qui, de toutes sensibilités, disent NON à ces évolutions qui minent notre république.
Avec Jean Jaurès, il nous faut tous le répéter :

« Le courage, c'est de chercher la vérité et de la dire »

Ce qui est particulièrement vrai pour la sécurité, et les obligations de l'État en la matière, est vrai sur beaucoup d'autres plans plus locaux sinon moins brûlants.

Oui mesdames et messieurs les ministres, là encore, ce sont des actes dont nous avons besoin plus que d'écrits et de discours !
Des actes, aussi à la LMCU, pour construire de nouveaux logements, réhabiliter les anciens, assurer une plus grande mixité et une plus grande continuité résidentielle en terme d'âges et de ressources.
Il faut que l'État cesse de se désengager financièrement sur les logements à construire et qu'il participe aux coûts générés par les mesures du « Grenelle de l'environnement ».

Plutôt que de s'attaquer aux élus locaux et de miner les derniers remparts de notre pays, il vaudrait mieux que nos gouvernants étudient nos réalisations, la rigueur de notre gestion, nos investissements créateurs d'emplois, notre anticipation de l'avenir, notre réactivité sur la vie quotidienne de nos concitoyens.

Malgré la crise à Villeneuve d'Ascq nous pouvons afficher aujourd'hui :

C'est là qu'il faut voir, sans doute, les raisons d'une participation moindre dans les agoras.
Notre réactivité, la mienne, celle de Maryvonne Girard (première adjointe) et celles de nombreux adjoint(e)s et conseiller(e)s sont telles, avec les services municipaux, qu'il n'est plus nécessaire d'attendre une agora prochaine.

La question de la démocratie participative et des conseils de quartier est certes différente dans sa relation avec la démocratie représentative, mais que l'arbre ne cache pas la forêt.
Les conseils de quartier fonctionnent bien quand il ne sont pas « minés » par quelques citoyens mus par des motifs politiciens, voire de revanche, même s'il faut toujours chercher et mettre en œuvre des améliorations.
On en rediscutera après l'été.

Mercredi soir, un conseil municipal a eu lieu, plutôt serein, et je m'en félicite.
Au cœur du débat, les économies d'énergie et les énergies nouvelles. A ce propos, j'ai voulu rappeler que ces deux leviers devaient être maniés ensemble car ils répondent à deux objectifs différents :

A Villeneuve d'Ascq, il y a 30 ans déjà, nous étions pionniers aussi dans ce domaine :

C'étaient des expériences. L'écologie politique n'existait pas encore.
J'appelais cela « l'écologie au quotidien ».

Finalement, c'est cela vivre. Et c'est ma conception de la vie, « LA VIE », ce concept, cette réalité, ce doute, cette question qui expliquent le nombre de citations qui la concernent et que je reprend dans mes carnets.

Deux « petites » dernières pour clore ce 86ème carnet :
René Char, « Il n'y a que deux conduites avec la vie : ou on la rêve ou on l'accomplit »,
et Anne Bernard, « Accepter l'inévitable sans révolte, ne pas s'apitoyer sur soi, penser encore à être utile, …c'est cela le courage ».







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