Le journal d'une mauvaise herbe, 101 carnets au fil du temps
… pour quelques coquelicots de plus

Carnet n°85 du 25 mai 2010
Faire faire des progrès à l'homme.


Après le long week-end estival de la Pentecôte, une chose est sûre pour la quasi totalité des « observateurs » : le monde plonge dans une des pires crises économiques et financières de son histoire. Celle de 2009 n'aura donc finalement marqué que ses prémices, alors qu'il y a quelques semaines encore, on se plaisait à espérer en une nouvelle croissance rapide.

Après avoir « gâté » les banques et leur avoir permis de retrouver la voie des profits, tous les États peaufinent aujourd'hui des plans de rigueur qui vont appauvrir les plus pauvres, affaiblir les plus faibles et assécher les caisses publiques qui, jusqu'à présent, permettaient d'en réduire les effets les plus douloureux.

Je repense, en cet instant, à Jean de la Fontaine qui, vers la fin du 17ème siècle, écrivait déjà dans « Les animaux malades de la peste » :
« Un mal qui répand la terreur... ils n'en mourraient pas tous mais tous étaient frappés », déjà l'expression d'une rigueur, voire d'une « forme de justice », pourtant plus que nuancée, par la conclusion de sa fable : « Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de la cour vous rendront blanc ou noir ».

Le monde en ce domaine n'a pas changé : il suffit d'écouter les gouvernants de la planète s'exprimer :

Un exemple parmi d'autres : ce joueur de football français, bien connu, qui affiche fièrement sept millions d'euros nets de revenus par an (et ce n'est pas le mieux payé de sa sphère) soit le total cumulé des salaires de 600 smicards au travail.

On peut aimer le football, mais quand même, à l'heure où on va demander au plus grand nombre de se serrer la ceinture, « cela fait désordre ».

Foot aussi, mais ailleurs et autrement, avec le 14ème tournoi international des jeunes de l'U.S. Ascq... Certes, il y a moins de monde que dans un grand stade (même si j'ai eu du mal à trouver à me garer près des terrains d'Ascq), mais quelle belle fête familiale, populaire, conviviale et sportive ! (avec en prime, la victoire en finale de l'équipe organisatrice).

« Chapeau » aux organisateurs et, à travers eux, à toutes celles et tous ceux grâce à qui notre ville est active et nos jeunes occupés.
Que serait, en effet, une ville sans ces milliers de bénévoles qui font vivre une vie associative intense ? Dans un monde marchand, il faut le dire et les en remercier.
Que serait aussi notre ville si elle n'était plus capable de connaître ces petits moments de folie comme « Les entre-lacs » qui durant tout le week-end, et en particulier dimanche soir, a réuni des milliers de Villeneuvois autour du lac du château avec « Cric Crac Compagnie » à la musique et « Attention à la marche » à la danse...
Si notre patrimoine a un peu vieilli et si nos équipements ont souvent besoin d'être rénovés, Villeneuve d'Ascq n'a pas pris une ride avec des Villeneuvois toujours aussi imaginatifs, actifs et jeunes.

Qui pourrait ainsi, encore, dans notre métropole créer un art de rue et d'eau, éphémère et un peu fou, rassemblant autour de lui une foule immense venue vivre les fruits de la richesse humaine, culturelle et festive villeneuvoise ?

Voilà deux bons moments parmi bien d'autres qui font aimer le métier de maire, qui consolent de bien des déceptions, compensent bien des difficultés de tous ordres et atténuent les angoisses de la crise et de ses conséquences.

Bernard Moitessier a dit :
« Tout ce que les hommes ont fait de beau et de bien, ils l'ont construit avec leurs rêves ».
A Villeneuve d'Ascq, on s'y connaît encore en matière de rêves réalisés par des actions humaines.
Il est important de toujours le redire : « Le but de la société humaine doit être le progrès des hommes »(Léonard Sismonde de Sismoudi)

Toutes les citoyennes et les citoyens qui agissent pour les autres dans les domaines de tous les sports, dans celui des spectacles comme le Candide du Lycée Queneau, les vide-greniers et les concours de pêche sans oublier la voile, les courses, les expos..., toutes et tous font faire du progrès à l'Homme.

Si "Le plus important n'est pas le but lui même, c'est de se battre pour l'atteindre", alors que cessent enfin les petites querelles partisanes qui éloignent les citoyens des vrais enjeux,
On essaye de nous faire croire, du côté de l'UMP, qu'on pourrait rendre davantage de services publics en dépensant moins, par exemple dans le domaine de l'enfance ou du vieillissement, ou, du côté du PS, que s'il gagne les élections de 2012 il réduira la durée de cotisation des retraites.
Si on ajoute à tout cela, une violence croissante qui illustre l'échec dramatique de huit ans de politique de M. Sarkozy :

il est plus que temps de retrouver le sens d'un équilibre républicain où la loi est respectée par tous, avec les moyens nécessaires pour la faire respecter, au risque de déplaire à certains et d'en choquer d'autres, je fais mienne cette exigence de Raymond Levy :
« Il faut savoir poser des questions qui déboulonnent des certitudes ».

Avec « une petite dernière » que je me dédie :

« Personne n'est trop vieux pour se fixer un nouvel objectif ou faire de nouveaux rêves »
Les Brown







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