Le journal d'une mauvaise herbe, 101 carnets au fil du temps
… pour quelques coquelicots de plus

Carnet n°84 du 21 mai 2010
Petites tâches quotidiennes.


En ce mois de mai, enfin sorti de sa période hivernale, pour redevenir aujourd'hui « un joli mois de mai », celui où le dicton nous dit « de faire ce qu'il nous plaît », à l'heure où le monde est plongé dans une crise qui, une nouvelle fois, va blesser cruellement les plus pauvres et les plus faibles, j'ai envie de dire du mal des grands esprits « prévisionistes » qui se succèdent dans les débats télévisés avec ce jugement de Laurence Peter : « Un économiste est un expert qui saura demain pourquoi ce qu'il avait prédit hier ne s'est pas produit aujourd'hui » .
Je me permettrai même un petit « transfert » sur les politiques (dont je suis) en changeant simplement trois mots : « un politique est un expert qui dira demain pourquoi ce qu'il avait promis hier ne s'est pas produit aujourd'hui ».

Pour essayer de « redresser » cette entame de mon 84ème carnet, je ferai miennes les paroles de Marc Levy :
« Il y a ceux qui voient les choses telles qu'elles sont et qui se demandent pourquoi. Moi je les vois telles qu'elles pourraient être et je me dis pourquoi pas ».

C'est ce à quoi je m'accroche, dans une vie quotidienne, où je passe, chaque jour, durant douze heures en moyenne, de réunions à l'hôtel de ville, pour des arbitrages sur des décisions à prendre, à des réunions à LMCU, sur le logement, ou en exécutif, en passant par des représentations, des manifestations, des permanences à la population, des groupes de travail et des commissions, des travaux sur dossiers, des heures de signatures, et des centaines de pages d'écriture de toute nature.

Finalement Anthony Trollope l'avait bien résumé :
« Toute petite tâche quotidienne accomplie donne des meilleurs résultats que de sporadiques travaux d'Hercule ».

Cette semaine, en effet, n'a pas manqué de ces « petites tâches quotidiennes » avec, entre autres, deux réunions LMCU sur la problématique des attributions de logements, les besoins de logements pour handicapés psychiques, la pré-installation du groupe d'experts pour préparer le schéma directeur « VA 2020 », un G10 (exécutif) à LMCU autour de Martine Aubry, une rencontre avec des retraités du Québec, des rendez-vous de préparation de la prochaine saison sportive, du travail sur des projets de restructurations et de réhabilitations d'équipements communaux (dont le groupe scolaire Jean Jaurès), des commissions de recrutements, trois interviews, le référé du Grand stade , un intergroupe EPVA – RC – Verts en vue d'un prochain conseil municipal, du travail sur les dossiers de la Haute Borne, des esquisses de logements futurs dans les quartiers, des réunions « sécurité », la préparation de ma prochaine rencontre avec l'ensemble du personnel communal, une réunion à Paris sur les projets du gouvernement que je qualifie   de «menottage » des collectivités locales …

Dois-je vraiment m'étonner de ressentir parfois un peu de fatigue et le besoin de quelques heures de repos ?
Oui, en effet, Yannick Noah, « Le secret, c'est de vivre au jour le jour, ici et maintenant, et de bien hiérarchiser les objectifs. Il y a la montagne à gravir et les étapes pour arriver au sommet. Ces étapes sont notre quotidien ».
Si j'étais provocateur, je dirais : « Quand je pense qu'il en est qui parlent des 35 heures et de la retraite à 60 ans », d'autant que celles ou ceux qui en parlent le plus ne se les appliquent généralement pas à eux même... (ce qui pour beaucoup, dont je suis, est plutôt une belle chance qui leur est donnée).

On me reconnaîtra, au moins, (en me le reprochant peut-être) une plus grande cohérence dans mes écrits sur la vie et sur l'activité qui, pour moi, doit la rythmer tout au long de son déroulement.

L'important, c'est de s'y sentir bien et de s'y réaliser...
C'est mon cas et ce le sera tant que je sentirai que je suis utile à Villeneuve d'Ascq, à LMCU et au delà, sans autre ambition particulière.

Chaque fois qu'un dossier avance, je suis heureux,
chaque fois qu'une réunion est positive, je suis heureux,
chaque fois que j'arrive à rappeler l'importance du bon sens, je suis heureux,
chaque fois que j'arrive à rajouter de la vie aux années, je suis heureux,
chaque fois que j'ai l'impression de contribuer à plus de citoyenneté, je suis heureux,
chaque fois que j'ai le sentiment d'avoir été utile, ne serait-ce qu'en écoutant quelqu'un qui avait besoin d'être écouté, je suis heureux.

Il n'est pire chose, il n'est pire drame, il n'est pire douleur pour beaucoup de nos concitoyens que l'isolement et la solitude, deux maux qui n'épargnent que peu de gens.

Personne n'a vraiment oublié l'actrice, la grande vedette et la belle femme que fut Marilyn Monroe qui, un jour, a écrit avant de « tirer sa révérence » :
« Une carrière, c'est fantastique, mais on ne peut se blottir contre elle la nuit quand on a froid ».

« La vie est un devoir, accomplis-le »
Mère Teresa







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