Le journal d'une mauvaise herbe, 101 carnets au fil du temps
… pour quelques coquelicots de plus

Carnet n° 77 du 27 avril 2010
Comment compter les rayons d'une roue qui tourne.


S'il est souvent des citations qui s'imposent à moi au moment de commencer l'écriture d'un nouveau carnet, tel n'est pas vraiment le cas aujourd'hui. Après un beau week-end ensoleillé, citoyen et festif accompagné d'instants très émouvants, l'écoute et la lecture de certaines informations et « diatribes politiciennes » m'ont renforcé dans certains de mes doutes sur les capacités du monde politique.
Certes, je suis très loin de faire mienne cette pensée de José Ortega y Gasset :
« Être de gauche ou de droite, c'est choisir une des innombrables manières qui s'offrent à l'homme d'être un imbécile, toutes deux sont en effet des formes d'hémiplégie morale ».

Je suis un homme de gauche, un progressiste, un républicain, un laïc et j'en suis fier...

Mais, quand même, que de sottises ! Que d'agressivité ! Que d'intolérance ! Que de calculs politiciens à court terme ! Dans la plupart des partis et la plupart des déclarations de leurs responsables à tous les niveaux...

Au niveau national, où le débat sur la burka et le niqab, le respect de la loi républicaine, l'avenir de la retraite, l'insolence de certaines richesses et de certains pouvoirs donnent lieu à des « jeux de posture » qui sont « à des années lumière » des graves enjeux de notre société.

Au niveau local, où les élus UMP,, qui soutiennent le pouvoir élyséen qui a creusé des déficits abyssaux, et qui ne conçoit l'avenir de nos retraites que par une augmentation des prélèvements et une baisse des prestations (sans oublier ses dramatiques échecs en matière de sécurité), continuent néanmoins à dénoncer le budget de notre ville qui a été voté équilibré, sans augmentation d'impôts, sans réduction de nos services publics ni creusement du déficit des tarifs de ses services, et ce, en appliquant la loi en matière de recettes et une extrême rigueur en matière de dépenses.

Au niveau européen où certains pays prennent un malin plaisir à lyncher effrontément un pays ami, la Grèce, qui paie aussi les conséquences de leurs fautes, jusqu'au niveau local où après avoir entendu un jour un conseiller UMP me traiter de « salaud » en conseil municipal, c'est, nous dit-on, dans son blog, un de mes anciens adjoints et ancien premier adjoint de mon prédécesseur qui aurait écrit à propos de Rassemblement Citoyen : “Rassemblement de C....“.

Oui, je le constate et m'en attriste, il y a vraiment de quoi désespérer.

Et j'avoue que, depuis quelques jours, je me retrouve avec espoir, intérêt et plaisir dans certaines interventions et écrits de Patrick Sébastien qui vient de lancer un mouvement dont certaines lignes se rapprochent de celles de « Rassemblement Citoyen ».
Si pour Somerset Maugham : « Le bon sens et la nature joueront beaucoup à rendre plus facile le pèlerinage de la vie », c'est avec Antoine de Saint-Exupéry que j'engagerai la partie la plus importante à mes yeux de ce carnet du 27 avril 2010, « Être homme, c'est précisément être responsable. C'est sentir en posant sa pierre que l'on contribue à bâtir le monde ».

C'est ce que je pense avoir fait vendredi à LMCU en participant à un colloque sur le vieillissement où j'ai retrouvé dans les interventions et les débats tout ce que je pense et tout ce que je souhaite pour « rajouter de la vie aux années » (après avoir rajouté des années à la vie).

C'est ce que je pense avoir fait samedi à l'occasion d'un parcours urbain à Fâches Thumesnil où j'ai pu voir de belles actions locales en matière de logements et d'aménagements pour mieux rappeler nos objectifs communautaires en la matière : construire davantage, réhabiliter plus, construire mieux avec plus de mixité, assurer un meilleur parcours résidentiel en terme de besoins, de moyens et d'âges, construire et aménager plus durable.

C'est ce que j'ai mesuré au Golf du Sart avec la belle opération humaine et solidaire « Swing ton handicap ».
C'est ce que j'ai rappelé en revisitant Asnapio, en expliquant ses racines et son histoire et en traçant de nouvelles pistes pour l'avenir.
C'est ce que j'ai pu voir samedi soir avec les commerçants villeneuvois à l'espace Concorde lors d'une belle fête populaire autour du catch.
C'est ce que je n'ai pas manqué d'expliquer, ici et là, au détour de discussions et de conversations à propos d'un « vieux projet » de Vilogia, rue du Docteur Roux, d'un immeuble de 26 logements dont l'origine remonte à l'Anru - Pont de Bois en 2007 et qui me semble aujourd'hui à revoir complètement du fait de son inadaptation au site.
C'est bien sûr, enfin, ce qui a dominé le 65ème anniversaire de l'ouverture des camps de la mort pour la journée de la Déportation, ce dimanche 25 avril, place Jean Moulin, avec une cérémonie particulièrement intense et émouvante pour un hommage aux déportés et une leçon à méditer pour éviter un jour de voir nos enfants revivre cet enfer !

Gustave Flaubert a écrit : « La vie est un éternel problème, et l'histoire aussi. Il s'ajoute sans cesse des chiffres à l'addition. D'une roue qui tourne, comment pouvez-vous en compter les rayons ? »
Les faits, gestes, écrits, événements, pensées qui parsèment mon écrit de ce jour en sont une illustration.

Pour autant, je veux une nouvelle fois dire mon optimisme, ma croyance en l'homme et en sa richesse, pour vaincre les menaces et les périls de tous ordres et même pour réduire la bêtise et la méchanceté « si souvent si bien partagées ».
On l'aura remarqué, derrière chaque problème évoqué, il y a une solution et il y a donc un chemin si il y a une volonté ancrée sur des valeurs solides. Et je suis sûr que, même en Belgique, on finira par trouver une solution aux divisions parfois haineuses entre certains Flamands et certains Wallons, le tout, en toutes choses, est d'avancer et pour avancer, il faut agir.

Et de rappeler, à ce stade de mes propos, Simone de Beauvoir déjà citée :
« Le présent n'est pas un passé en puissance, il est le moment du choix et de l'action ».

Aujourd'hui, dans nos villes, pour assurer le bien-être de nos concitoyens, dans notre pays pour retrouver justice, solidarité et avenir, en Europe pour construire une autre Europe dans l'esprit de ses pères fondateurs, dans le monde pour arrêter d'ignorer, de mépriser et de détruire une planète qui sait nous rappeler ses réalités, il y en a tant de choix à faire et d'actions à mener !

C'est avec un homme qui restera un des grands hommes d'action du 20ème siècle, Winston Churchill, que j'en terminerai :
« Il est une bonne chose de lire des livres de citations, car les citations, lorsqu'elles sont gravées dans la mémoire, vous donnent de bonnes pensées ».







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