Le journal d'une mauvaise herbe, 101 carnets au fil du temps
… pour quelques coquelicots de plus

Carnet n° 76 du 23 avril 2010
Se lancer au-devant de chaque vague.


Après deux semaines placées sous le signe de l'inquiétude, de la tristesse, de l'angoisse, voire du désespoir face à des événements présents et surtout face à l'avenir, je veux aujourd'hui avec ce 76ème carnet renouer avec l'espérance à partir d'une citation de René Char :

« Le réel, quelquefois, désaltère l'espérance. C'est pourquoi, contre toute attente, l'espérance survit »,
un beau message d'espoir que j'accompagnerai d'un conseil donné par Henry David Thoreau :
« Tu dois vivre dans le présent, te lancer au-devant de chaque vague, trouver ton éternité dans chaque instant ».

Et le présent, à Villeneuve d'Ascq, c'est gérer au mieux notre ville à partir du budget courageux que nous avons voté en mars dernier.
C'est aussi de déterminer, en 2010, les sites sur la ville où nous construirons les logements dont les Villeneuvois ont besoin.
C'est prioriser des opérations pour les personnes vieillissantes, afin que chacun puisse trouver un habitat mieux adapté à ses goûts, à son âge et à sa situation.
C'est concrètement, dans la gestion quotidienne de tous nos équipements, faire des économies de gestion et surtout des économies d'énergie pour freiner la hausse de nos dépenses en la matière et agir concrètement pour la planète.
C'est continuer à être à l'écoute du quotidien pour une ville paisible, verte, fleurie et propre avec des services publics les mieux adaptés possible aux besoins et à nos moyens.

Voilà du présent, voilà du concret, voilà du réel, et c'est donc pour moi et mon équipe un moyen, en effet, de « désaltérer l'espérance ».

En même temps, s'il nous faut vivre au mieux le présent, il nous faut nous « lancer au devant de chaque vague » et réfléchir au monde de demain, à la réalité possible du concept de « croissance verte » qui doit mobiliser la science et la recherche pour répondre aux besoins naturels et légitimes des citoyens sans gaspiller ni polluer notre avenir.
C'est aussi de retrouver le sens des urgences et des nécessités : une agriculture, qui, partout, assure la sécurité alimentaire, y compris au plus près de nos cœurs de ville, l'eau potable dont personne ne peut se passer plus d'une journée, des moyens de transports innovants et flexibles qui nous sortiront du dilemme rigide d'un choix simpliste entre autoroutes et voies ferrées, sans oublier des modes de communications fiables dans tous les cas et dans toutes les situations de crises.

C'est, bien sûr, s'interroger sur la vie, qui ne se compte pas qu'en années, et donc sur la retraite et toutes ses formes possibles, son financement et toutes ses sources possibles y compris dans une valorisation du bénévolat associatif par la reconnaissance de l'expérience.

Ras-le-bol là aussi du « Y'a qu'à » à droite comme à gauche !

Les chiffres sont là, et personne ne peut les nier. Mais les solutions ne passent ni par le statut quo ni par une aggravation des prélèvements d'un côté assortis de réductions de l'autre.
C'est toute la vie qu'il faut « remettre à plat » et là, il faut sortir du carcan « du contrat de travail » comme seule source de tout.
Il est temps en effet de revenir, doucement sans doute, à une utopie créatrice de certains penseurs du 19ème siècle : « à chacun selon ses besoins ».
« Changer de vie » face aux impasses qui se profilent en ce 21ème siècle ne passe plus par des ajustements à la marge avec, pour les uns, un peu plus d'un côté, et, pour les autres, un peu moins de l'autre.

C'est ce que, très modestement mais très volontairement, nous voulons développer avec « Rassemblement Citoyen ». C'est ce qui, sans doute, séduit beaucoup de citoyens venus de tous les horizons qui nous rejoignent d'un peu partout dans la métropole lilloise et au-delà.
Bien entendu enfin, « se lancer au-devant des vagues », c'est à LMCU parfaire notre politique du logement, c'est développer le transport collectif, c'est retrouver du bon sens et de l'humain dans toutes nos politiques et nos modes de fonctionnement.

« Se lancer au-devant des vagues », à Villeneuve d'Ascq, c'est engager résolument le programme de « Ville nouvelle renouvelée », la structuration et l'aménagement de notre nouveau centre ville, la préparation de notre schéma directeur « Villeneuve d'Ascq 2020 ».
On me dira sans doute que tout cela est bien lourd, bien utopique et bien vague à la fois.

Je leur répondrai calmement que c'est notre feuille de route, comme rarement on a pu en avoir une.
C'est d'ailleurs pourquoi l'échéance 2012, aussi, nous concerne à « Rassemblement Citoyen » à Villeneuve d'Ascq et ailleurs.

Et pour moi, enfin, c'est aussi le moyen « de trouver mon éternité dans chaque instant ».
Le printemps est arrivé avec sa fraîcheur verte, ses fleurs naissantes, ses chants d'oiseaux et ses odeurs furtives.
Et le printemps me dit de croire en l'espérance et donc de m'appuyer sur le réel pour me lancer au-devant des vagues pour y trouver l'éternité dans chaque instant.

Moi qui aime tant la vie présente et l'histoire, je me retrouve bien dans ces mots de Marguerite Yourcenar :
« Quand on aime la vie, on aime le passé parce que c'est le présent tel qu'il a survécu dans la mémoire humaine »

Tout est dit… ou presque.







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