Le journal d'une mauvaise herbe, 101 carnets au fil du temps
… pour quelques coquelicots de plus

Carnet n°72 du 9 avril 2010
Justifier l'invincible espoir.


« Les œuvres importantes résultent plus rarement d'un grand effort que d'une accumulation de petits efforts ».
Cette « conviction » que je fais mienne et que je conjugue depuis des décennies avec une citation en forme d'acte de foi de Jean Jaurès :
« L'Histoire enseigne aux hommes la difficulté des grandes tâches et la lenteur des accomplissements, mais elle justifie l'invincible espoir ».
Oui, cette conviction explique sans doute « la durabilité » de mon engagement public, ma pugnacité dans mes actions depuis plus de 40 ans et mon désir intact encore aujourd'hui de préparer l'avenir.

Jeune adhérent du parti socialiste SFIO dès 1964, militant ensuite de la FGDS de François Mitterrand, élu presque par hasard en 1976 dans une nouvelle ville alors à la dérive, maire durant 24 années au cours desquelles la ville nouvelle prit fin, la technopole verte naquit tandis que Villeneuve d'Ascq devenait une grande et belle ville à part entière, pré-retraité volontaire en 2001, (année où je quitte aussi le PS), fondateur de Rassemblement Citoyen en 2002, un mouvement avec lequel je reviendrai en responsabilité avec une nouvelle équipe municipale en mars 2008, ma feuille de route est claire :

Oui, on le voit, et quels que soient les jugements que chacun peut légitimement porter sur les résultats obtenus, il faut beaucoup d'efforts continus et surtout « un invincible espoir » pour garder une certaine foi en la valeur de l'engagement public et pour avoir envie de « durer » aussi longtemps.

Alors, si tout est devenu plus difficile, si les problèmes à résoudre sont plus compliqués, si la société est plus fragile et si les moyens financiers manquent de plus en plus, il faut du travail, de l'imagination, de l'innovation et surtout une grande capacité de rassemblement.
« On ne fait en effet de grandes choses qu'unis et rassemblés ! »

Le vote du budget 2010 de notre ville par 46 voix sur 49 en est une belle illustration, la mise en route dès 2010 d'un vaste plan de rénovations municipales, du programme de la Ville Nouvelle Renouvelée tout comme le ciblage des terrains qui vont permettre d'assurer une meilleure continuité résidentielle, la mise aux formes et aux modes d'utilisation du 21ème siècle d'une nouvelle ville née dans les années 70, oui, tout cela représente autant de premiers résultats d'un immense travail très collectif.

L'installation, d'ici l'été, dans la continuité de notre colloque du 27 février d'un groupe de travail qui va préparer un rapport prospectif « Villeneuve d'Ascq 2020 » nous inscrit résolument dans l'avenir tandis que notre attention soutenue et permanente à la vie quotidienne des citoyens dans tous ses aspects reste plus que jamais la condition première d'adhésion de tous à la préparation de cet avenir.
C'est cette même démarche que je mène sur le logement à LMCU au sein de la large équipe de Martine Aubry.
En décembre 2008, après 8 mois de travail, de concertations, d'études et un premier grand débat, je fais adopter une délibération cadre sur le logement qui prévoit davantage de constructions sociales, davantage de réhabilitations, davantage de mixité sociale, davantage de continuité résidentielle, davantage d'économies d'énergie, d'avantage de « ville » au bon sens du terme, davantage de partenariat LMCU / bailleurs / communes, davantage d'écoute des locataires.
Dès 2009, les objectifs quantitatifs sont atteints et les autres mis sur les rails. Un nouveau partenariat s'est instauré.
En 2010, beaucoup d'autres de ces objectifs se concrétiseront : bâtiments basse consommation (BBC), relance à préparer des réhabilitations, conjugaison ville intense et qualité de vie, nouvelles formes architecturales pour répondre à la diversité des besoins.

Reste à l'État à comprendre qu'il ne peut pas maintenant réduire ses engagements et ses efforts au demeurant déjà modestes au regard des nôtres...

Je ferai une réflexion analogue à propos de l'Éducation Nationale et de l'enseignement après notre rencontre avec la nouvelle rectrice en redisant ici ce que je lui ai répété plusieurs fois : nos sociétés sont fragiles, la ville de Villeneuve d'Ascq est socialement fragile, tout nouveau coup porté, même à la marge, au système éducatif risque de nous faire couler !
M'a-t-elle, m'aura-t-elle entendu ? J'aimerais le croire....
Je voudrais ici lui rappeler une affirmation forte de Victor Hugo :
« Celui qui ouvre une porte d'école, ferme une prison ».
Qui peut dire aujourd'hui le contraire ?

Alors certes, pour cela, il faut des moyens et sans doute avoir le courage de supprimer des injustices comme le bouclier fiscal. On nous dit que même à l'UMP des voix s'élèvent dans ce sens. Je ne les ai malheureusement pas entendues à Villeneuve d'Ascq.

Je le dis très respectueusement à notre Président de la République :
« Le courage, (c'est aussi), de savoir reconnaître ses erreurs tant qu'il en est encore temps ».

Je terminerai par deux citations distantes de 2 500 ans, l'une est de Confucius,
« La franchise ne consiste pas à dire ce qu'on pense mais à penser ce qu'on dit »,

l'autre de Coluche,
« Apprendre sans réfléchir est vain. Réfléchir sans apprendre est dangereux ».







072