Le journal d'une mauvaise herbe, 101 carnets au fil du temps
… pour quelques coquelicots de plus

Carnet n°62 du 5 mars 2010
On ne connaît toujours l'Histoire... qu'après.


« Puisqu'on ne peut changer la direction du vent, il faut apprendre à orienter les voiles »,
cette citation de bon sens d'un certain James Dean se conjugue à une autre de W. A. Ward, un égyptologue britannique : « Le pessimiste se plaint du vent, l'optimiste espère le changer, le réaliste ajuste ses voiles ».

Ces réflexions me taraudent l'esprit durant mes insomnies, quand j'essaie de faire face à tous les problèmes qui se posent à nous, à nos concitoyens, à notre pays, à nos villes, au monde et à nos sociétés avec de moins en moins de moyens pour y répondre.

La problématique n'est pas nouvelle, mais cela ne va pas en s'améliorant quand on constate :

Oui, vraiment, on se dit que notre monde tourne fou, qui, un peu partout, accroît les inégalités, enrichit les riches, terrasse les pauvres, sacrifie l'avenir, développe les intégrismes et toutes les formes de violence...

Aldous Huxley l'a écrit : « Le fait que les hommes tirent peu de profit des leçons de l'histoire est la leçon la plus importante que l'histoire nous enseigne », d'autant, ajouterai-je, que l'histoire est toujours écrite « après » qu'elle ne soit déroulée et donc quand on connaît comme « elle s'est terminée »..

Dien Bien Phu fut d'abord une cuvette verdoyante avant d'être LA grande défaite française en Indochine. L'indépendance de l'Algérie « une nécessité historique en 1962 », huit ans à peine après l'assassinat, en 1954, d'un couple de jeunes coopérants venus donner leur jeunesse à la jeunesse algérienne. Le Vietnam un beau pays pour les troupes américaines qui quittaient la France dans les années 60 à la demande de Charles de Gaulle... et je ne parlerai pas aujourd'hui de l'apocalypse de la deuxième guerre mondiale.
Aujourd'hui, on vit une autre histoire, en marche, à l'aveugle, en attendant de savoir un jour où elle nous aura mené.

Alors en attendant, on travaille, on gère, on prépare notre budget, on rénove notre ville, on conforte nos services publics.
On essaie de préparer l'avenir tout en répondant aux questions et aux angoisses présentes. C'est le « lot » de tous les décideurs, de tous les responsables et de tous les élus, quelles que soient les différences.
En attendant, nous avons travaillé le 27 février l'avenir de notre ville à l'horizon 2020/2030.
En attendant, nous travaillons avec une attention particulière sur les recours déposés contre le stade du LOSC, dont certains éléments posent des problèmes de fond bien connus sur l'impact de tous les grands aménagements, même quand ils sont nécessaires, dont d'autres posent les questions de la complexité croissante des procédures et du travail de celles et ceux en charge de leurs déroulés.
Nous luttons contre toutes les formes de misère, de solitude et de désespoir avec, chevillé au cœur et au corps, ce cri d'Albert CAMUS si souvent rappelé ici et ailleurs : « Je me révolte, donc je suis ».

Oui, avec Citoyen d'Europe, on continue à penser « une autre Europe » et c'est ce que nous avons fait mercredi avec une conférence-débat sur la crise et la Grèce.

Oui, avec Rassemblement Citoyen, en recrutant de nouveaux militants, en nous structurant géographiquement, nous voulons poser des éléments d'alternative aux partis politiques traditionnels.

Oui, avec les élections régionales des 14 et 21 mars, aux côtés d'Europe Ecologie, nous voulons poser de nouveaux jalons, une nouvelle pensée pour une nouvelle croissance et une nouvelle manière de faire de la politique.

Et si, quelque part, comme le dit Valérie Guignabodet : « Ce n'est pas le but qui compte c'est le chemin », une phrase à laquelle j'en ajouterai une autre entendue de François Mitterrand « Là où il y a une idée et une volonté, il y a un chemin », nous nous employons, à tracer ce chemin envers et contre tous les égoïsmes et tous les conservatismes.
Et j’ai en tête, à ce stade de ma vie, cette pensée de Jules Renard :
« Si je devais recommencer ma vie, je n'y voudrais rien changer, seulement j'ouvrirais un peu plus grands mes yeux ».

Je placerai, pour terminer, ce 62ème carnet ce qui avec les 61 autres représente un ensemble de près de 400 pages écrites finement à la main, sous une pensée qui pourrait être une épitaphe :

« La meilleure façon de penser est d'écrire ».
Elle est de Pascal Quignard.







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