Le journal d'une mauvaise herbe, 101 carnets au fil du temps
… pour quelques coquelicots de plus

Carnet n°50 du 22 janvier 2010
L'écriture aide à devenir libre.


Elle est de Sidney A. Friedman cette citation qui ouvre mon 50ème carnet et que je veux dédier à tous les élus à l'heure où, pour le pouvoir UMP, il est de bon ton de les trouver, ces élus, trop nombreux et trop coûteux (tandis que ce même pourvoir a essayé de nous démontrer que la double rémunération du PDG d'EDF à plus de 2 millions d'euros par an, soit près de 200 000 euros par mois, était tout à fait « raisonnable »sinon relativement faible).
Je cite A. Friedman :
« Tu peux tout accomplir dans la vie si tu as le courage de le rêver, l'intelligence d'en faire un projet réaliste et la volonté de voir ce projet mené à bien ».

C'est la réflexion que je me faisais, hier soir, durant une réunion de près de cinq heures des quarante élus de la majorité municipale villeneuvoise où, avec les services communaux, on a passé en revue près de trois cents lignes budgétaires d'investissements correspondant à autant de projets possibles et (ou) parmi lesquels il faudra bientôt faire des choix à l'intérieur du budget 2010.

Cinq heures, donc, de réunion après, pour ce qui me concerne, avec les services municipaux, l'adjointe aux finances et chaque élu(e) dans son secteur ou sa délégation, des dizaines de réunions pour tracer l'épure d'un budget de fonctionnement dont je rappelle la « quadrature du cercle » : comment équilibrer les recettes et les dépenses, sans faire comme l'Etat de déficit à la charge de nos enfants, quand les recettes stagnent voire diminuent et que les besoins explosent ?

Oui, c'est cela le travail d'un(e) élu(e), un(e) élu(e) qui, pour moins de 2000€ net par mois quand il est maire, moins de 1000€ quand il est adjoint(e) ou conseiller(e) LMCU, moins de 500€ quand il est conseiller(e) délégué(e) et moins de 250€ quand il est conseiller(e) municipal(e), passe chaque jour des heures en réunions ou en représentation , travaille ses dossiers et débat des décisions à prendre avant de les partager avec le maire et ses collègues en lien avec les services et le personnel municipal.

Et certains osent dire qu'il y a trop d'élus et qu'ils coûtent trop cher !

Je préfère ce matin ne pas qualifier ceux qui tiennent ces propos et celles ou ceux qui défendent ceux qui tiennent ces propos. Car au contraire, moi je le dis, notre pays, la France a l'énorme chance d'avoir près de 500 000 élus qui, pour la très grande majorité d'entre eux, quasi bénévolement, donnent aux autres une partie importante de leur temps au lieu de le consacrer à des loisirs.
Qu'il faille limiter encore certains cumuls et mieux préciser les compétences et leurs frontières des collectivités territoriales, sans doute... Qu'il faille en supprimer, ce serait une grave, une très grave erreur ! Et je le dis de tous les élus, quelles que soient leurs étiquettes politiques, elles et eux qui chaque jour se prêtent à un formidable « jeu des chiffres et des lettres » au service de leurs concitoyens.

J'ajouterai, pour la grande partie de mon équipe issue de Rassemblement Citoyen, la difficulté supplémentaire d'exister à côté de partis politiques classiques comme le PS, l'UMP et même les Verts qui rêveraient parfois de nous voir disparaître et avec nous « des trouble-fêtes », des « empêcheurs de négocier en rond »... selon des règles et des rites quasiment immuables...

On l'aura compris, à Villeneuve d'Ascq, nous avons en mars 2008, battu les représentants officiels du PS et écrasé l'UMP. Si, à LMCU, nous sommes dans une large majorité sous le signe du changement, si nous nous sommes, à LMCU aussi, rapprochés du groupe de Rudy Elegeest, l'APM, et si, aux élections régionales, nous aurons deux candidats sur la liste d'Europe écologie, notre objectif est simple, clair, unique :
« Faire de la politique autrement avec courage et vérité pour faire bouger les choses en faisant bouger les lignes ».

Que dire d'autre en ce petit matin d'hiver sinon que les cérémonies des vœux continuent dont celle de la SAEM Haute Borne qui m'a permis de repréciser notre place à l'intérieur de la politique économique de la communauté urbaine,

Quelle société ! Une société où les plus riches s'enrichissent effrontément, les plus pauvres sombrent dans la misère, les plus puissants pavanent et les plus faibles désespèrent, une société dont les travers, les inégalités et les injustices traversent les continents, les pays et nos rues, une société autiste et myope face aux périls de toute nature qui nous guettent.

Charles Baudelaire a écrit :
« La lutte et la révolte impliquent toujours une certaine quantité d'espérance, tandis que le désespoir est muet »
 peut-être, sans doute, en temps normal.

Mais il arrive toujours un moment où le désespoir se transforme en cri et parfois en cri de haine car c'est encore Albert Camus qui l'écrit dans « L'homme révolté »:
« L'homme est la seule créature qui refuse d'être ce qu'elle est ».

Avec en conclusion de ce 50ème carnet cette pensée de Jean Rouaud :

« L'écriture est un exercice spirituel, elle aide à devenir libre »
et l’on comprend pourquoi j'aime tant écrire.







050