Le journal d'une mauvaise herbe, 101 carnets au fil du temps
… pour quelques coquelicots de plus

Carnet n°43 du 29 décembre 2009

Femmes et hommes d'action utiles.


Si, comme l'a écrit François MITTERRAND, "Il nous faut dans la vie aménager les cycles qui vont de la lassitude à l'enthousiasme", et si, en certaines périodes, ces cycles se raccourcissent au point de « donner le tournis » à ceux qui nous entourent, entre la lassitude et l'enthousiasme, on n'évitera jamais la case « nostalgie ».

Le 25 décembre, c'était l'heure de Noël, de ses belles senteurs et de mes tendres souvenirs.
Hier 28 décembre fut celle de mon retour, pour quelques moments forts, dans ma région natale à Laon, chez mon père, et à Royaucourt et Chailvet, le petit village qui m'a vu naître...
L'être humain a, en effet, ceci de commun avec quelques autres espèces animales que de vouloir, quand il sent se rapprocher la fin d'un cycle, retrouver à tout prix son début.

C'est donc ainsi que durant trois heures, ce lundi, en parcourant mes chemins boueux avant de m'arrêter devant la belle église de mon enfance et les tombes de ma famille, j'ai repris les forces qui me manquent souvent en ces semaines hivernales embrumées... avec, à mes côtés, mon père encore très vaillant du haut de ses 88 ans.

« Lassitude, nostalgie, vigueur retrouvée, enthousiasme », ainsi va la vie... ainsi va ma vie !

Et j'ajouterai, à ce stade de ma page d'écriture du jour, une belle phrase de Marie Jean Antoine Nicolas de Caritat, marquis de Condorcet :
« Conservons par la sagesse ce que nous avons acquis par l'enthousiasme ».

Au demeurant, en cette fin d'année 2009, et à quelques jours de « 2010, la belle année pour Villeneuve d'Ascq », je dirai la ligne directrice et la philosophie de mon action publique pour ma ville mais aussi bien au-delà dans le monde périlleux qui se déroule devant nous et ce, en m'appuyant sur une citation de Georges Clemenceau :
« Il faut savoir ce que l'on veut. Quand on le sait, il faut avoir le courage de le dire ; quand on le dit, il faut avoir le courage de le faire ».

Ce n'est sans doute pas en pensant et en agissant ainsi dans le monde aseptisé par la mode médiatique avec des informations et récriminations quotidiennes non hiérarchisées que l'on gagne des élections.

Mais, on le sait, tel n'est plus mon problème en 2010. Ma seule ambition, c'est de faire avancer les choses dans le bon sens et d'en empêcher d'autres de descendre dans le mauvais.

Le 26 décembre dernier, dans mon 42ème carnet, j'ai parlé finances communales et démocratie participative.
Aujourd'hui, je parlerai de la vie quotidienne qui, on le sait, avec Maryvonne Girard et tous les élus de quartiers, est en numéro 1 de nos préoccupations.
Nous y mettons toute notre énergie, mais ce n'est pas facile.
Rien n'est jamais fini : une poubelle non relevée, une plaque de glace non salée, un arbre non coupé, des déchets non ramassés, un voisin agité, des voitures mal stationnées et l’on frise « le psychodrame », parfois la menace ou l'injure, très souvent l'impolitesse et l'incorrection. Alors, « on fait avec » et l’on agit avec diligence et pugnacité.

Souvent, en effet, je m'inquiète : comment s'étonner du manque d'éducation de certains jeunes quand on entend ou qu'on lit ce que disent ou écrivent leurs parents ?
Comment aussi ne pas s'inquiéter des graves fragilités de nos vieux pays face « au déterminisme » d'autres qui n'ont en tête que la conquête ?

Et le « vieil historien » que je suis repense alors au déroulé de ce que l'on a appelé (après coup) « la chute de l'Empire Romain... Les livres d'histoire ont tous en commun qu'ils sont écrits après... (que les faits se soient déroulés).

Personne n'a jamais vu arriver la chute de l'Empire Romain, la fin de l'Egypte ancienne, ni vécue la guerre de 100 ans et ce n'est qu'une fois terminées qu'on a pu parler des deux premières guerres mondiales.

Qui sait quand commencera, ou aura commencé, la 3ème pour les historiens de demain et d'après-demain ?

Alors il appartient aux « politiques » que nous sommes et au « politique » que je suis encore de hiérarchiser les questions et les problèmes.
Je l'ai toujours dit : on ne peut faire de grandes choses que si on est capable de s'occuper des petites.

C'est ce que nous faisons à Villeneuve d'Ascq.
Réparer, ravauder, rénover, construire !

Il faut planifier et enchaîner si on veut faire le maximum avec des finances très difficiles.

Certains parfois me disent : ne faudrait-il pas mieux augmenter fortement les impôts ?
Cela permettrait ensuite de mieux répondre aux demandes, besoins et envies...

C'est classique en politique : un coup d'un côté finalement vite oublié et en contrepartie bien des moyens de dire oui ensuite.
Mais ce n'est pas ma manière de voir les choses même si on ne peut pas exclure un effort si on veut faire face à toutes les obligations sans recettes d'Etat ou de LMCU suffisantes.

Le courage : savoir, dire... et faire.

C'est aussi le cas des logements. Nous avons besoin de logements nouveaux en ville. Il faudra les localiser et les construire, même si tout bon citoyen qui désire des logements pour sa famille, ses enfants ou ses parents les veut là, ailleurs, c’est-à-dire pas trop près de chez lui.

Le courage : savoir, dire... et faire.

Améliorer les services publics sans en augmenter leurs coûts pour le budget communal, en rationalisant la gestion et en faisant participer davantage les usagers par la tarification.

Le courage : savoir, dire... et faire.

Une ville, ce sont des commerces, des loisirs, des logements, des restaurants, des stades et donc des voitures, du bruit et des nuisances. Mais c'est la ville, et plus la ville sera intense, plus les conséquences seront là.
Alors en ce domaine, comme en tout autre, pour les élus, l'action quotidienne consistera à maximiser les avantages et les bons côtés en minorant les inconvénients et les moins bons côtés.

Choisir ce n'est jamais décider entre tous les avantages d'un côté et tous les inconvénients de l'autre.
Choisir c'est décider entre deux solutions qui ont, toutes deux, des avantages et des inconvénients.
Et les élus ont été élus pour faire des choix et pas pour surfer sur les pulsions, colères, revendications, aussi compréhensibles soient-elles.

Et en terminant, je veux le redire : dans une situation économique, sociale, financière et urbaine très difficile, dans un monde politique où les soi-disant grands partis ne sont d'accord que sur un point : écraser les petits, j'ai une chance énorme avec Rassemblement Citoyen et avec les élus d'Ensemble pour Villeneuve d'Ascq d'avoir une équipe tout à fait exceptionnelle.

J'aimerais tellement, parce qu'ils le méritent, que les Villeneuvois s'en rendent compte encore davantage même si je sais que leurs qualités sont déjà très largement reconnues.
Ce sont des élus-citoyens compétents et disponibles pour tous les Villeneuvois.

Avec, pour ce dernier carnet de l'année 2009, une citation de René Carbonneau

« Ce qui importe, ce n'est pas d'être un homme d'action mais un homme d'action utile. Et l'action utile se fait d'abord dans la pensée. »

Et une petite dernière de Régis Jauffret :
"Nous sommes des univers passagers dans l'univers qui s'éternise".






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