Le journal d'une mauvaise herbe, 101 carnets au fil du temps
… pour quelques coquelicots de plus

Carnet n°6 du 21 août 2009

Savoir dire NON.


La médiocrité récurrente d'une vie et d'un discours politique dits « modernes » tient, on le sait, à ce qu'on appelle couramment « le politiquement correct » ou plus simplement « la langue de bois ».

J'ajouterai l'incapacité de beaucoup de nos responsables politiques actuels de savoir dire NON. Et il est vrai qu'en termes de popularité, il faut souvent mieux dire OUI que dire NON.

À l’heure des bilans personnels ou collectifs, je me suis penché sur mes propres capacités en la matière pour y retrouver les fois où j'ai dit NON avec, à la clef, un bon nombre d'inimitiés.

C'est à l'âge de 11 ans déjà, en 1956, quand j'ai pris conscience de la société dans laquelle je vivais, que j'ai dit NON à une société injuste, inégalitaire, cruelle pour les pauvres tout en disant NON à la réponse communiste qui, pour moi, était liberticide (en 1956, c'est Budapest).

En 1975, c'est en disant NON au PCF, convaincu de sa prédominance sur Villeneuve d'Ascq, à l'heure des élections partielles que nous avons pris le chemin avec les socialistes de la victoire de 1976 et surtout de celle de 1977.

1977, toujours, c'est un NON « franc et massif » à Pierre MAUROY qui veut « dévorer » Villeneuve d'Ascq.
Il ne me le pardonnera jamais !
Après 1978, ce sont des NON au gouvernement de l'époque, à l'EPALE et à Arthur Notebart qui veulent nous imposer une Ville Nouvelle bétonnée de plus de 110 000 habitants.
Plus près de nous, en décembre 2001, c'est l'heure de mon NON au PS, ce parti qui porte déjà en lui toutes les raisons de ses échecs à venir dont celui, cruel, de 2002...

En 2007, je lui dirai à nouveau NON quand il voudra éviter par tous les moyens mon retour à la mairie, puis en 2008 NON à des droites qui auraient aimé me « récupérer ».

Je ne saurais enfin oublier mon NON de 2005 et mes NON à une Europe ultra-libérale qui a concouru avec le reste du système à nous plonger dans la crise actuelle.

De retour à la mairie, je me suis dit NON à la facilité « des boucs émissaires » et de « l'héritage » pour mieux augmenter ensuite les impôts, NON aux revanches et aux règlements de compte. NON à la pérennisation d'un système qui avait fait faillite.

Somme toute, savoir dire NON, c'est d'abord vouloir dire OUI à l'essentiel, à l'important et à l'avenir qui passent par des décisions courageuses rarement populaires quand on les prend car presque toujours à contre-courant des idées dominantes du moment.

C'est la ligne, bien sur, que je continuerai à suivre durant le temps qui me restera. Ce qui m'importe, c'est de faire, pas de soigner ma popularité ou mon image !
C'est d'ailleurs cet état d'esprit qui me conduit à dénoncer la démagogie de certains, le populisme d'autres, l'irresponsabilité et l'incohérence de celles et ceux qui dénoncent en vrac les autres, les jeunes, les enfants, leurs voisins, l'étranger.... tous coupables de brouiller le cadre dans lequel ils croient s'être installés pour l'éternité.

La tolérance, un maître mot avec la laïcité qui, tous deux, conditionnent la vie en société avec, bien sûr, le respect de la loi par TOUS et dans tous les domaines.
Deux exemples parmi d'autres :

Pour celui qui demande un permis, comme pour les autres, les choses doivent être claires que ce soit pour une maison, un lotissement ou un grand stade... ce qui, bien sûr, s'accompagne de l'obligation de vérifier que les données du permis sont bien respectées.

Et je le répète, en ce qui concerne le chantier du Grand Stade, ma vigilance sera totale.

Autre domaine où la rigueur s'impose, le financement des associations et des institutions qui vivent de fonds publics, en particulier dans les domaines culturels et sportifs mais aussi sociaux...

Les temps font que les collectivités sont condamnées à une rigueur accrue, coincées qu'elles sont entre des besoins qui explosent et des moyens qui s'assèchent.
Il est clair que les structures qui sont financées par ces collectivités doivent s'imposer cette même rigueur et, elles aussi, passer du temps où « on ajustait les recettes aux dépenses » au temps d'aujourd'hui « on ajuste les dépenses possibles aux recettes acquises ».

Le pire du chômage et de la misère est peut-être encore devant nous et il faut donc se laisser des réserves et cesser de vivre « comme au temps des vaches grasses ».

Dans le reste de l'actualité, il y a la petite éclaircie afghane où les femmes, elles aussi, ont pu voter malgré les menaces des talibans (cf. le dessin de Plantu dans Le Monde où un Taliban dit à 3 d'entre elles vêtues d'une burka : « Voter ? Mais vous vous croyez en France ? »).

À ce propos, je le confirme, je suis contre le port de la burka dans notre République !

En France, toujours, les partis de gauche font leur rentrée politique dans le désordre. La palme reviendra bien sûr au PS où l'on voit ses universités d'été de La Rochelle précédées d'une multitude de rencontres de courants, de chapelles et d'écuries...
« François, reviens... ils sont devenus fous ! »

Du côté de la majorité présidentielle, on aurait pu espérer des réactions des Besson, Kouchner et autres après le ralliement de Monsieur de Villiers... Silence radio.
Et c'est du côté de Christine BOUTIN que viendra la protestation : « On ne marie pas l'eau et le feu ». On croit rêver !
Là-dessus Daniel COHN-BENDIT à Lille joue sur du velours... Un espoir ??... à voir !

J'avais envie de terminer mon carnet d'aujourd'hui par une dissertation sur « la loi des prédateurs »...
Je préfère évoquer un portrait qui m'a plu, celui, paru dans le Monde, du père de Nicolas Sarkozy, Monsieur Pal Sarkozy, immigré hongrois, 4 fois marié, qui du haut de ses 81 ans et après avoir toussé la fumée de ses paquets de cigarettes, s'adressant au journaliste qui l'interroge, lui déclare en souriant : « J'ai un avantage sur vous... je ne risque plus de mourir jeune ! »

Elle n'est pas belle la vie ?







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