Le journal d'une mauvaise herbe, 101 carnets au fil du temps
… pour quelques coquelicots de plus

Carnet n°4 du 14 août 2009

La jeunesse, c'est la vie.


Depuis le 6 août, jour où j'ai recommencé à tenir mes carnets, une question revient, récurrente... pourquoi ce titre ? « Pour quelques coquelicots de plus... »

La réponse figure déjà dans l'introduction de mon petit livre paru en 2006 « Comm' des p'tits coquelicots »... Les idées, les images, les réflexions qu'ils contiennent, à l'image des coquelicots, sont sauvages, furtives, jolies j'espère... et impossible à mettre en bouquet de fleurs coupées...

C'est une contribution, parmi bien d'autres, à la pensée citoyenne.

Aujourd'hui 14 août, il est 7 heures, je suis à Bellevaux et la montagne s'éveille. Je me suis installé devant mes feuilles blanches après une petite heure de marche.

L'année dernière, à la même date, j'étais dans la Drôme à Rémuzat. Autre temps, autres gens... mais une même passion, un même professionnalisme des animateurs rencontrés et beaucoup de joie chez les 78 enfants de 6 à 12 ans, même si on rencontre, dans la tranche des 10/12 ans, beaucoup d'enfants déjà déstructurés par une vie où, pour des quantités de raisons, la responsabilité, l'éducation et l'autorité ont laissé place à la démission, à la révolte et à la violence.

Et nos animateurs (13 au total, ici, toutes compétences confondues) ont 3 petites semaines pour essayer d'en réduire les aspérités les plus graves.

La ville y met beaucoup d'argent : près de 900 euros en moyenne pour chacun des 712 enfants et jeunes qui fréquenteront un de nos centres de vacances.

Je l'ai déjà dit : le coût est élevé, mais cette politique n'a pas de prix.

Quand on sait qu'une place en crèche municipale coûte à la ville 7500 euros par an (une fois déduites les subventions et les participations des parents...) on voit bien que c'est le lot de tous les services publics.

Pour autant, qui proposerait de s'en passer ? Pas nous en tout cas !

Et l’on aimerait, parfois, que certains adultes pétris d'égoïsme et enfermés dans leur petit monde plein d'imprécations « contre ces jeunes qui les dérangent» n'oublient pas qu'il faut d'abord soigner les causes (dont ils font parfois partie...). La jeunesse, c'est la vie, les jeunes sont notre avenir. Et accessoirement pour les plus vieux d'aujourd'hui, ce sont eux, ces jeunes, qui paieront leurs retraites voire le coût de leur place en EHPAD...

Cela dit, pas de laxisme face à tous les désordres qui tiennent aux incivilités, à la sécurité, aux nuisances, et à tous ceux qui ne respectent pas nos règles et nos lois. (Je pense aussi là aux Roms qui s'incrustent dans nos quartiers profitant d'un certain laxisme de l'État dont c'est la tâche de régler ce problème Européen).

On le voit, le chemin est étroit, mais il existe si chacun y met du sien et si chacun assume ses responsabilités.
Et je dis à celles et ceux qui ont du mal à vivre et à trouver leur place, en particulier les jeunes :
« Battez-vous ! Ne vous repliez pas ! Montrez que vous êtes les meilleurs ! Apportez votre contribution pour changer la vie ! Construisez l'avenir ! C'est ce que j'ai fait dès mon plus jeune âge, moi le fils d'une immigrée polonaise et j'ai plutôt réussi »

Dans mes prochains carnets, je m'exprimerai sur l'urgence écologique, sur le centenaire du Grand Boulevard, sur « les 40 coups qui vont sonner à l'horloge de notre ville ».

J'ai aussi encore beaucoup à dire sur l'UMP qui ratisse les droites conservatrices dont Monsieur de Villiers ou les « chasseurs en politique », sur un PS toujours aphone ou inaudible.

On parlera aussi de la pandémie grippale et de ses conséquences sans doute dès le début septembre.

Mais je voudrais terminer ce matin par une petite histoire que mes amis ont déjà entendu des dizaines de fois : celle de la grenouille et du scorpion qui se retrouvent sur la rive d'une rivière.

Le scorpion demande alors à la grenouille de le faire traverser. Cette dernière refuse dans un premier temps craignant une piqûre mortelle. Le scorpion tente de la rassurer en lui disant que s'il le faisait, il mourrait aussi, car il ne sait pas nager... Convaincue, la traversée commence. Au beau milieu : la piqûre, la mort qui vient et une question de la grenouille... Pourquoi ?
Et le scorpion va répondre avant lui-même de mourir : « Oui je sais, mais je n'y peux rien... c'est dans ma nature ».

Habituellement l'histoire s'arrête là ! Mais aujourd'hui, comme « il y a sans doute une vie après la mort », la grenouille et le scorpion se retrouvent, dans une autre vie, une nouvelle fois devant la rivière. Le scorpion va reformuler la même demande...
Alors là la grenouille s'énerve, et en colère, lui dit sa méfiance face à ses mensonges. Le scorpion lui explique alors la dureté de l'expérience de la mort et donc son refus absolu de la revivre.
Il est si convaincant, qu'elle accepte à nouveau... et bien sûr, il la pique à nouveau...
Mais pourquoi donc crie-t-elle en agonie ? C'est fou... cela n'a pas de sens !

Et le scorpion de lui répondre : « tu vois bien que je suis de bonne foi, que je n'y suis vraiment pour rien... et que c'est, éternellement, quoi que je pense et quoi que je dise, tout simplement oui... dans ma nature... »







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