Le journal d'une mauvaise herbe, 101 carnets au fil du temps
… pour quelques coquelicots de plus

Carnet n° 83 du 14 mai 2010
L'information et son exactitude.


« Curieuse » semaine que cette semaine où le jeudi de l'Ascension (dont la plupart des citoyens ne connaissent pas ou ont oublié l'origine) a permis à certains de « faire le pont », voire pour quelques autres un véritable « viaduc ».

Résultat : beaucoup d'administrations et entreprises ont travaillé au ralenti, alors que, sur le plan national et international, de grands événements se déroulaient et de grandes décisions étaient annoncées, ou amorcées, qui vont considérablement bouleverser notre avenir.

Je repense en cet instant à cette citation de Jean François Revel :
« La civilisation démocratique est entièrement fondée sur l'exactitude de l'information. Si le citoyen n'est pas correctement informé, le vote ne veut rien dire ».
En clair, sommes-nous bien informés de ce qui se passe et se décide ? Je crains que non, et j'ai des doutes sur la réalité de nos démocraties.

Dans le désordre (c'est le cas de le dire pour ce qui est de notre monde et de nos sociétés) :

On n'oubliera pas de saluer à cette occasion les quinze ans écoulés de présidences de droite (J. Chirac et N. Sarkozy) et les huit ans de gouvernement UMP depuis 2002.

Si on ajoute à cela une loi contre le voile intégral (loi que je soutiens) qui essuie de nouvelles critiques du Conseil d'État, les effets des réseaux sociaux et de ses « apéros géants », avec de véritables risques de désorganisation complète de nos villes, un chômage qui, en France, a largement re-dépassé les 10% (malgré les changements permanents des modes de calcul), on peut se poser la question : que veut dire « voter », quand on mesure les incertitudes sur « l'exactitude de l'information » qui nous est donnée ?
On peut même se demander si le concept même d'exactitude de l'information a encore un sens si personne n'a véritablement en sa possession cette information y compris au niveau de nos décideurs.

Pour essayer de redonner un sens à la vie, je m'appuierai sur cette belle phrase de Pablo Picasso : « Un tableau ne vit que par celui qui le regarde ». La vie, c'est un peu cela, et, finalement, cela donne du sens au regard que l'on porte sur elle et donc aux actions que l'on peut mener.

Il en est sans doute de même pour « l'éternité de l'homme qui existe par le fait même d'y penser, de la penser et de penser à celles et ceux qui y sont entrés ».

Un dernier mot sur cette semaine qui avait commencé, le 10 mai, par une journée commémorative de l'abolition de l'esclavage. Tout a été dit, ou presque, au Château de Flers, où nous nous sommes retrouvés, pour rappeler les leçons de l'Histoire en la matière.

Au risque de choquer, j'ajouterai à la dénonciation de ce crime contre l'humanité, que certains de nos ancêtres européens ont commis, ces paroles de Georges Bernard Shaw :
« L'esclavage humain a atteint son point culminant à notre époque sous forme de travail librement salarié ».

A méditer quand même, en y ajoutant cette citation d'Albert Camus :
« Il n'est pas de punition plus terrible que le travail inutile et sans espoir ».

Je le disais en ouverture de ce 82ème carnet , un carnet, un peu désordonné, pour une semaine qui par ses méandres ne le fut pas moins. Cette semaine aura été « une bien curieuse semaine ».

C'est pour retrouver un peu de « stabilité » que je terminerai avec Jacques Attali :
« Ce qui change le moins chez l'homme, ce sont les questions qu'il se pose ».







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