Le journal d'une mauvaise herbe, 101 carnets au fil du temps
… pour quelques coquelicots de plus

Carnet n°69 du 30 mars 2010
Le but c'est la voie.


Celles et ceux qui se souviennent de mon petit livre « Comm' des p'tits coquelicots », écrit en 2006, n'ont sûrement pas oublié une citation de Lao Tseu, un contemporain de Confucius qui vécu il y a 2500 ans, une citation qui fit frémir plus d'un des mes anciens « amis politiques ».

J'ouvrirai mon 69ème carnet par une autre citation du même auteur, beaucoup moins acide :
« Le but n'est pas le but, c'est la voie ».

Et cette voie à tracer toujours avec ce « sillon du laboureur », à creuser tant qu'on en a la force, sont bien les moteurs de ma « dernière croisade ». C'est ce qui, en permanence, me fait plaider pour une citoyenneté responsable qui refuse le « Y'a qu'à», qui prend en compte toutes les situations et toutes les contraintes et qui tient compte des autres citoyens et de leurs besoins.
C'est ce qui me mobilise pour que, dans notre ville, des activités et des services permettent à tous de tout essayer, de tout apprendre, de tout aborder, pour avoir, le moment venu, de véritables choix de faire.

C'est ce qui me fait militer pour une ville rayonnante qui maximise ses atouts, y compris quand ils ne sont pas sans gênes ni éléments d'inconfort temporaires.
Il est de même, bien sûr, quand nous préparons la réouverture du musée d'Art moderne et que je déguste les programmes du Forum des Sciences-François-Mitterrand, de la Rose des Vents, de l'Atelier 2, de la Ferme d'en Haut.
Rester et être encore plus demain une grande et belle ville rayonnante, quel bel objectif 2020 pour une ville qui compte par ailleurs près de 50% de logements sociaux !

C'est donc en pensant à Lao Tseu que je milite pour une société plus juste, plus équilibrée et plus respectueuse de son environnement. « L'inventeur » que je suis de « l'Écologie au quotidien » ne pouvait pas se conduire autrement aujourd'hui quand l'écologie est devenue à la mode, ce qui n'était pas vraiment le cas, il y a 25 ans.

Alors oui, je suis pour des symboles en la matière, comme l'extinction de certains éclairages durant une heure, mais je suis surtout pour la recherche de nouvelles énergies (comme la fusion avec ITER) qui compléteront les économies réalisées et l'auto-production au plus près des citoyens, de leurs habitats et lieux de travail.
Je suis aussi pour qu'on mesure bien les gains et les coûts de toutes les innovations en la matière dont certaines sont sans doute plus médiatiques qu'efficaces.
J'ajoute enfin qu'il est des normes, qui, quand elles s'imposent par exemple à des stations-service de campagne, contribuent à la désertification de ces villages et donc à une concentration urbaine productrice de pollutions majeures beaucoup plus importantes que celles qu'on a voulu réduire.

Chacun le sait, je ne suis pas un fan de Claude Allègre... mais je dis quand même qu'il faut savoir écouter toutes les opinions scientifiques et pas simplement celles avec lesquelles on est à priori d'accord.
Oui, il faut tracer des voies, des voies pour lutter contre toutes les formes de misère y compris chez celles et ceux qui travaillent avec de faibles salaires et nous réfléchissons à Villeneuve d'Ascq aux moyens d'aider mieux les agents municipaux de catégorie C qui donnent beaucoup d'eux-mêmes dans leur travail au service des Villeneuvois.

Oui il faut tracer des voies toujours nouvelles avec le budget 2010 que nous allons voter ce mardi 30, un budget ambitieux dans ses conséquences et modeste dans ses financements car sans impôts nouveaux.

Oui il faut tracer des voies avec l'Espace Naturel Métropolitain et nos travaux conjoints dans le parc urbain, des voies avec et, aux côtés des parents d'élèves et enseignants en lutte, comme samedi en centre ville, pour l'éducation de nos enfants, des voies avec des associations actives au services des malades , des plus fragiles, des plus démunis comme « Choisir l'Espoir », « Annappes-entraide » , « Cosette », « Résidence plus » mais aussi les Missions Locales, les associations caritatives en expliquant aux autres financeurs institutionnels que, non seulement, ils ne doivent pas se désengager mais qu'il faut, avec nous et avec elles, construire de nouveaux partenariats.

« Le but n'est pas le but, c'est la voie ».
Quelle belle voie pour une belle vie quand on est soi-même convaincu qu'une belle vie, c'est d'abord une vie au service des autres !

Je terminerai ce 69ème carnet par l'évocation du 66ème anniversaire du massacre d'Ascq, un événement tragique survenu le 1er avril 1944 qui, tout en s'inscrivant pleinement dans l'Histoire avec un H majuscule, est aussi et d'abord l'histoire de 86 hommes de 15 à 75 ans tirés brutalement de chez eux, bousculés et poussés vers un talus au bord d'une voie ferrée, pour y être abattus sans pitié !

Jean Ferrat l'a chanté à propos des déportés : « ils étaient des milliers ils étaient 20 et 100... ».
A Ascq au soir d'une nuit tragique ils furent 86, victimes d'une bestialité dont les quelques rares auteurs capturés furent condamnés en 1949, avant de retourner tranquillement chez eux à peine 7 à 8 ans plus tard. On comprendra mon plaidoyer « pour une histoire à hauteur de vue humaine » sous peine de quoi personne ne sait jamais déceler les récidives de ces cancers que sont les guerres qui égrainent la vie de nos sociétés depuis les débuts de l'humanité.

J'ajouterai enfin qu'on comprendra mon engagement européen de toujours qui a permis de réconcilier des peuples auparavant toujours considérés comme des ennemis irréductibles.

Et c'est pourquoi et c'est ainsi que le républicain, l'Européen et le Français que je suis vous quittera aujourd'hui avec une citation de Socrate :

« Je ne suis ni Athénien, ni Grec, mais un citoyen du monde »

(« Tant que le cœur conserve des souvenirs, l'esprit garde des illusions ». C'est François René de Chateaubriand qui l'a dit)







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