Le journal d'une mauvaise herbe, 101 carnets au fil du temps
… pour quelques coquelicots de plus

Carnet n°64 du vendredi 12 mars 2010
Tout est affaire de volonté.


Paul Auster l'a écrit :
« La démocratie ne va pas de soi. Il faut se battre pour elle, chaque jour, sinon nous risquons de la perdre ».

À deux jours du premier tour des élections régionales où le premier parti qui s'annonce est le parti des abstentionnistes, il est bon de le rappeler : « La démocratie s'use si on ne s'en sert pas... »
Il y a eu trop d'être humains qui, dans notre histoire, sont morts pour avoir le droit de voter, trop de temps pour que les femmes obtiennent ce droit, il y a encore trop de pays dans le monde où il n'existe pas vraiment, pour qu'aujourd'hui, en France, près d'un Français sur deux s'offre le luxe de « bouder » la démocratie en n'exerçant pas son devoir de citoyen-électeur.

Alors, certes, il y a matière à ne plus croire en la vertu du bulletin de vote qui, un jour, met un parti politique au pouvoir, qui fera le contraire de ce qu'il a promis avant, et qui, souvent, fera quasiment la même chose que celui qu'il vient de remplacer.
Alors, certes, comme l'a dit John F. Kennedy :
« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes ».

C'est pourquoi, oui, votons, pour une révolution pacifique, une révolution dans nos idées, nos projets et ensuite dans nos actions, pour une croissance nouvelle et durable, pour davantage de solidarité et de justice, pour moins de violence et davantage de tolérance par une laïcité retrouvée.

C'est ce que j'ai essayé de dire mercredi dernier à Lille lors du meeting d'Europe Ecologie devant plus de 1200 citoyens rassemblés dans ce qui restera en Nord Pas-de-Calais le plus grand rassemblement de la campagne électorale des « régionales. »
Serons-nous, serai-je entendu ?
Ce qui est sûr, c'est que j'espère que, le 21 mars, c'est la victoire du camp du progrès que nous fêterons et avec lui un horizon d'avenir plus brillant, et pas seulement la défaite annoncée de la droite UMP de Monsieur Sarkozy.
Car comme l'a écrit Jacques Attali : « Pour tous, il faudra faire de la création une ambition, de l'invention une exigence, du nouveau une nécessité ».
Et ce n'est pas facile en période de crise où de partout on nous demande davantage alors que nous avons moins de moyens.
Il nous faut donc y mettre encore plus d'ardeur, d'intelligence, d'idées et d'innovation.

A quelques deux semaines du vote de notre budget 2010, il est bon de rappeler à chacun que notre ville qui compte près de 50% de logements sociaux (le plus fort pourcentage, et de loin, de toutes les communes de LMCU), qui a un niveau de services publics communaux et associatifs que tout le monde nous envie encore, n'augmentera à nouveau pas cette année ses taux d'impositions locaux. Il faut savoir  qu'au sein de LMCU son taux la place, en 2009, en 17ème position des villes de plus de 10 000 habitants sur 27 avec un produit de taxe d'habitation, en 2009, de 194 € par habitant (valeur moyenne de la strate 210,49€). (À titre de comparaison Marcq en Barœul est à 329,28 € par habitant, Lambersart, à 318,92 € par habitant avec un taux de 41 % contre 30,56 % à Villeneuve d'Ascq).

Et pourtant, nous ne bénéficions d'aucun dispositif particulier d'aide. L'État réduit les moyens de sa police nationale malgré une réelle insécurité et l'Éducation Nationale tranche des postes d'enseignants de manière éhontée.
J'aimerais que les militants et élus UMP villeneuvois aient le courage de le reconnaître. Ils en sortiraient grandis.
J'aimerais aussi que les socialistes qui dirigent LMCU, le Département et la Région soient davantage déterminés aussi à le reconnaître dans leurs décisions quotidiennes.

Certes, il y a du mieux depuis 2 ans, mais il reste du chemin à faire de leur part en nous reconnaissant pleinement le droit d'être différent.
Si aujourd'hui Rassemblent Citoyen étend son influence, c'est aussi un peu pour cela, et les citoyens qui nous rejoignent, ou qui nous font signe, ne s'y trompent pas.

Si chaque jour je me bats pour répondre aux problèmes quotidiens des citoyens, si je rappelle à toutes les contraintes du temps, les compétences de chacun et les règles républicaines du droit français c'est aussi parce que cela fait partie de nos « fondamentaux ».
Si j'étudie avec une attention toute particulière tous les motifs des recours déposés contre le Grand stade avant de décider « qui tranchera en définitive », c'est aussi parce que, sur ce dossier, j'ai toujours essayé de faire mon travail d'élu respectueux du droit, de la loi et des règlements.

Enfin, et c'est important, cette semaine, à Villeneuve d'Ascq, après la journée des droits de la femme du 8 mars, l'association Louise Michel organisait ce vendredi matin un colloque sur les violences au sein du couple montrant à nouveau son volontarisme 26 ans après sa fondation.
400 participants ont planché sur un phénomène indigne que la montée générale de la violence verbale ou physique aggrave là aussi chaque jour davantage.
Au risque d'apparaître aujourd'hui encore plus pessimiste, je citerai ici l'écrivain autrichien Karl Kraus :
« Le diable est optimiste s'il pense pouvoir rendre les hommes pires qu'ils ne sont ».

On y repensera le 27 mars au soir et le 28 mars au matin quand, à Ascq, on commémorera le 66ème anniversaire d'un massacre de 86 hommes pour qui l'histoire de cette nuit se résuma à des coups dans leurs portes, des cris et des empoignades sur quelques centaines de mètres avec, au bout du chemin, des claquements de balles et « le grand noir »...
L'histoire vécue, c'est toujours cela, et elle est différente de l'histoire écrite après

Je terminerai ce carnet par des paroles d'Henri Troyat qui ont pour but de le rendre moins gris :
« Pour être heureux, il faut essayer de vivre chaque minute au charme que nous lui trouverons quand elle ne sera plus qu'un souvenir ».







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