Le journal d'une mauvaise herbe, 101 carnets au fil du temps
… pour quelques coquelicots de plus

Carnet n° 54 du 5 février 2010
Au nom de la clarté.


« La clarté est la forme la plus difficile du courage »

Cette affirmation est de François Mitterrand et l’on imagine, connaissant le personnage et sa complexité, tout autant que sa grandeur, qu'elle n'est pas dénuée de réflexion, d'interrogation personnelle, voire de doutes.

Je sais, moi aussi, ce qu'elle sous-tend de difficultés et pourtant, dans ma vie politique comme dans mes écrits, j'ai toujours essayé, sans toujours réussir, de faire preuve de clarté et ce, quels qu'en soient les risques en termes de mécontentements.

C'est au nom de cette clarté que je répète depuis plusieurs mois, quand je parle de démocratie, que notre démocratie républicaine est basée sur le vote et que toutes les formes de démocratie participative sont là pour accompagner la démocratie représentative et pas pour la remplacer.

C'est avec clarté que je veux prouver que « changer la politique », c'est maintenant d'accepter de donner de vraies délégations aux membres de son équipe et donc de savoir s'effacer pour les laisser dialoguer en direct avec les citoyens dans les agoras comme dans les conseils de quartier.

Oui, « changer la politique », c'est « jouer collectif » en renforçant le rôle de « chef d'orchestre » du maire.

C'est au nom de cette clarté qu'il me faut, bien sûr, régulièrement rappeler à mon conseil municipal et à ses membres qu'on ne peut gérer des budgets en stagnation, refuser d'augmenter les impôts, sans devoir parallèlement réduire certaines dépenses et s'interdire d'en engager de nouvelles.

C'est au nom de cette clarté que je dis à l'UMP locale qu'on ne peut à la fois approuver les baisses d'effectifs d'enseignants décidés par l'État et faire semblant d'être aux côtés des parents des écoles à qui ce gouvernement enlève des postes.

C'est au nom de cette clarté que je dis très sereinement aux citoyens qui veulent des logements pour leurs enfants ou leurs parents, mais surtout pas à côté de chez eux, que c'est impossible de construire de nouveaux logements sans utiliser de nouveaux terrains.
Il en est de même pour tout dans une ville : écoles, commerces, stades, salles de fêtes ou de sports, loisirs...
Chacun, pour vivre, génère en effet des gênes et parfois des nuisances que nous devons tous partager !

C'est au nom de cette clarté, qu'en politique, je défends l'idée que, si on peut gagner une élection en s'appuyant sur les échecs de son adversaire, c'est insuffisant pour gagner ensuite « l'après-élection ». Et je le dis une nouvelle fois aujourd'hui aux socialistes emportés par l'euphorie de sondages régionaux qui semblent leur être favorables.

Oui, la clarté est la forme la plus difficile du courage, le courage de savoir ce que l'on va faire, le courage ensuite de dire ce que l'on va faire, le courage enfin de faire ce que l'on a dit.
On est bien loin du fonctionnement actuel de la vie politique et aussi de celui de la société, bien loin de la pensée de Léon Blum qui a dit :
« J'ai souvent pensé que la moralité consiste essentiellement en ce courage de faire des choix »
Ceux qui nous gouvernent tout comme ceux qui voudraient gouverner devraient être capables d'avoir ce courage.

Julien Torma l'a écrit : « Il n'y a que deux attitudes : se résigner ou se révolter. Toutes deux exigent la même liberté et la même lucidité. Malheureusement, nos révoltés sont encore et toujours beaucoup trop résignés ».
C'est parce que je ne me résigne pas et c'est parce que je suis un « révolté » au sens de Camus, que je me bats pour une nouvelle clarté en politique, pour que les promesses faites soient tenues, pour que les actes soient conformes aux valeurs et, à Villeneuve d'Ascq, pour que notre avenir rime avec notre différence.

Depuis 21 mois, nous en faisons la démonstration, n'en déplaise à ceux qui ont perdu les dernières élections, comme à ceux qui ne rêvent qu'aux prochaines.

Depuis 7 ans bientôt, c'est ce que nous faisons avec Rassemblement Citoyen, un grand mouvement politique qui a commencé à se structurer dans toute la métropole.

Depuis 20 mois, c'est ce que j'essaie de faire sur le logement à LMCU et plus largement avec l'équipe de Martine AUBRY dans le cadre de sa nouvelle gouvernance sur l'économie, l'emploi, l'aménagement urbain, les transports et le sport.

« Il ne faut pas toujours penser à l'objectif à atteindre. Il faut penser à avancer. C'est, ainsi, à force d'avancer, qu'on atteint ou qu'on double ses objectifs sans même s'en apercevoir » (Bernard Werber)

« Soyez réalistes : demandez l'impossible »
Ernesto « Che » Guevara







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