Le journal d'une mauvaise herbe, 101 carnets au fil du temps
… pour quelques coquelicots de plus

Carnet n°47 du 12 janvier 2010
Des vœux pour 2010.


Personne ne le niera, la cérémonie citoyenne des vœux à l'Hôtel de Ville ce Dimanche 10 janvier 2010 aura été un grand moment avec près de 900 personnes rassemblées, un discours « qui n'est pas passé inaperçu » et une énergie que j'ai pu dire rare dans toute ma vie publique sinon ma vie tout court.
Le thème en était « le courage » et il faut du courage en ce moment pour tous et en tout lieu !

Et c'est pourquoi je commencerai mon carnet par une dernière citation sur ce thème.
Elle est de Johan Henritz Kellgren :
«  Il y a un courage dans la tête comme dans le cœur. Se fier à soi, c'est doubler ses forces »

J'avoue que, depuis dimanche, mes forces se sont considérablement accrues.
On m'a dit et j'ai lu que mes paroles n'avaient pas plu à tout le monde.
Tant mieux, car on ne peut pas plaire à tout le monde quand on essaie de dire des choses fortes pas plus que celui qui ne sait pas dire NON ne peut être crédible quand il dit OUI.

Notre feuille de route est maintenant écrite, «  Il ne reste plus qu'à... ».

Et c'est ce que j'ai fait dès hier, en obtenant l'accord de la Région, pour construire une salle de sports près du lycée Dinah Derycke. C'est ce que l'on va faire bientôt en finalisant le plan-masse du nouveau collège Léon Blum. C'est ce que j'ai obtenu en inscrivant la rénovation du groupe scolaire Chateaubriand dans le programme Ville nouvelle renouvelée comme un « quasi-symbole œuvre d'art » de la ville nouvelle.
C'est ce que nous allons faire en 2010 en investissant de manière très significative des crédits LMCU pour refaire les « espaces publics ville nouvelle », c'est le dossier « mise aux norme 2010 » de la Rose des Vents des années 70 qui va nous faire travailler avec tous les partenaires de ce grand équipement culturel dans une démarche très massivement aidée par LMCU, etc.

Dans le même temps, nous continuons à préparer un budget 2010 difficile mais avec une volonté forte de toute mon équipe et de nos services communaux pour un budget avec en son cœur la solidarité sous toutes ses formes.

Oui, on le voit, du courage nous n'en manquons pas et le courage, comme la volonté, est communicatif.

Et tout cela ne pourra se faire qu'avec l'appui du plus grand nombre possible de citoyens. Je le répète : les nouvelles gouvernances tout comme toutes les formes de démocratie participative peuvent permettre de faire plus en faisant mieux. Elles ne sont pas là pour faire autre chose que ce qui a été promis et encore moins pour tout faire et répondre à toutes les envies.

Je le dis régulièrement à Villeneuve d'Ascq, je l'ai redit hier à LMCU à propos des contrats de territoires. Il faut AGIR.

Tel sera une de mes « obsessions » 2010 en refusant ce que j'appelais chez mon prédécesseur « l'effet barbe à papa », c’est-à-dire, quand, à partir de « quelques grains d'action », on développe une annonce impressionnante qui disparaît dès qu'on essaie de l'appréhender.
Et j'aimerais qu'à l'instar d'Albert Camus on essaie de renverser une évolution qui a vu « Le dialogue remplacé par le communiqué ».
La démocratie et la citoyenneté n'ont rien à y gagner.

La fin de la semaine a été marquée, pour moi, par deux moments d'émotion intense.
Vendredi 8 janvier au matin, dans un froid intense, je me suis retrouvé pour la 14e fois au pied de la statue de François MITTERRAND à Lille pour « communier » avec quelques-uns de ses amis de toujours en présence de quelques autres venus pour la photo.

Journées de grand froid et d'hiver qui ont vu aussi disparaître un grand républicain déjà salué dans mon dernier carnet, Philippe SEGUIN.
Les hommages lors de ses obsèques hier ont été unanimes à défaut d'être toujours sincères. Les miens le sont. J'aurais aimé travailler davantage avec lui.
Sa disparition m'attriste d'autant plus qu'il avait encore beaucoup à donner à notre pays.

Les hommes qui savent dire NON, et qui savent se révolter contre l'injustice sont devenus si peu nombreux dans notre société !

Trois derniers points en ce 12 janvier pour en terminer avec mon 47ème  carnet.

Oui, le courage, celui de regarder les choses en face, sans geindre ni menacer, mais en faisant chacun à sa place ce qu'il faut pour améliorer les situations.

Deux citations en conclusion :
l'une, une nouvelle fois d'Albert Camus :
« J'ai compris qu'il ne suffisait pas de dénoncer l'injustice, il fallait donner sa vie pour la combattre » (Les justes)

L'autre qui soutend mon envie d'écrire :
« La plume est l'interprète de l'âme : ce que l'une pense, l'autre l'exprime »
Miguel Cervantès

Et je ne résiste pas à l'envie d'une « petite dernière » à méditer par les adultes :
« Il a été décidé qu'on reparlerait, dès les petites classes, d'éducation civique, d'honnêteté, de courage, de refus du racisme et d'amour de la république.
Il est dommage que l'école ne soit fréquentée que par les enfants »
André Frossard






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