Le journal d'une mauvaise herbe, 101 carnets au fil du temps
… pour quelques coquelicots de plus

Carnet n° 46 du 8 janvier 2010
Un vrai politique.


Au moment d'entamer l'écriture de mon 46ème carnet, s'il n'est plus vraiment utile de m'interroger sur l'intérêt de cet exercice, les deux cents lecteurs quotidiens en moyenne étant là pour le démontrer, il m'arrive d'être interrogé sur ma méthode pour réussir à écrire deux fois par semaine quelque six ou huit pages manuscrites en « petite écriture ».

C'est relativement simple : dès « le bouclage » d'un carnet, je recommence à griffonner de nouvelles idées, notes, citations, informations et réflexions que je mets dans une chemise rouge jusqu'au matin venu où, de très bonne heure, je les étale sur ma table, un bol de café à la main, pour les mettre en ordre « au son d'une musique » qui, souvent, m'est venue durant la nuit précédente.

Deux à trois heures plus tard, sans quasiment aucune rature, les pages sont écrites.
La première difficulté est souvent de trouver « la citation d'ouverture ».

Aujourd'hui, j'en ai deux : une assez simple d'Ingrid Bergman :
« Le bonheur, c'est d'avoir une bonne santé et une mauvaise mémoire »
Si je n'ai pas une mauvaise santé, j'ai plutôt une trop bonne mémoire … et pourtant je rêve toujours au bonheur.

Une deuxième citation, sans doute plus ambiguë et aux interprétations possibles différentes. Elle est une nouvelle fois de mon maître en littérature Albert CAMUS :
« L'espoir, au contraire de ce que l'on croit, équivaut à la résignation. Et vivre ce n'est pas se résigner » (Extrait de « Noce »).

Est-ce à dire qu'il ne faut pas espérer ? Certes non …

Mais comme on le dit souvent en d'autres termes « Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer » et là, oui, je m'y retrouve et je retrouve mes plus de quarante-cinq ans de vie militante !

Qu'ai-je donc ce matin sur mes petits morceaux de papier en dehors de mes premières notes sur le thème du courage qui va structurer mon discours de dimanche ?

On me dira que ce n'est pas si grave et que ce n'est qu'un épiphénomène... Sans doute, mais cela ne contribuera pas à relever un débat politique où, à défaut d'idées et d'arguments, mes adversaires de droite UMP multiplient les petites manœuvres et les impolitesses.

Je terminerai le carnet de ce jour, dont certains trouveront peut-être qu'il fait un peu désordre, par trois citations.

Une un peu humoristique en cette période de vœux et de « bonnes résolutions » :

« Les résolutions sont comme les anguilles, on les prend aisément. Le diable est de bien les tenir »
Alexandre Dumas fils (pour en avoir pris d'importantes dans ma vie, j'en mesure déjà les difficultés).

Une deuxième de Bouddha :
« Si tu ne trouves pas d'ami sage, prêt à cheminer avec toi, résolu, constant,.... marche seul comme un éléphant dans la forêt ».

Avec une troisième, qui figurera sans doute aussi dans mon discours de vœux.
Elle est de François Mitterrand dans sa « Part de vérité ».

« L'action politique, à certaines heures, est comme le scalpel du chirurgien, elle ne laisse pas de place à l'incertitude »

et sur ce plan-là, je l'avoue, en 2010, je reste « un vrai politique ».







046