Le journal d'une mauvaise herbe, 101 carnets au fil du temps
… pour quelques coquelicots de plus

Carnet n°34 du 27 novembre 2009

La proie de ses vérités.


On aura compris, après la lecture de mon carnet de mardi dernier, mon attachement à Albert Camus, sa personnalité, sa pensée, ses écrits. Et c'est encore aujourd'hui avec une citation extraite du « Mythe de Sisyphe » que je commencerai mes pages d'écriture : « Un homme est toujours la proie de ses vérités ».
Et qu'on se comprenne bien : « ses vérités », sa vérité, mes vérités... ne sont, en aucune façon, une prétention d'être LA vérité.
Il faut l'avoir bien en tête quand on me lit : je dis ce que je pense.
J'exprime ce que j'estime juste. Je n'ai pas la prétention de détenir LA vérité.

Vie politique :

Hier soir, sur France 2, Martine Aubry occupait le petit écran sous le regard souriant de Marielle de Sarnez, la moue dubitative de Daniel Cohn Bendit et les coups de pique habiles de Jean-François Copé.
Une prestation de qualité, bien cadrée, parfaitement maîtrisée mais porteuse d'un projet socialiste aujourd'hui sans véritable souffle à l'image d'un parti convalescent.

Je pensais alors à une réflexion qui me taraude depuis des mois : Monsieur Sarkozy et ses amis ne seront battus en 2012 que par un (ou une) leader et des équipes avec un projet politique qui reste à écrire et qui devra, de manière révolutionnaire, renverser l'ordre des choses.
Aujourd'hui l'économique et les finances dominent. L'Homme et notre terre y sont soumis.

Quelles que soient les propositions d'amélioration du système actuel, qui ne différent que selon la position de celles et ceux qui les formulent (au pouvoir ou dans l'opposition), elles sont toutes vouées à l'échec.

On le voit dans tous les pays.

Par contre, si on remettait « l'Homme » au centre de tout en partant du constat que « le temps du monde fini a commencé » et que faute, demain, de matières premières, d'énergies fossiles, d'air pur et d'eau... en quantités suffisantes, il n'est plus de richesses (potentielles) que dans « l'humain », on aurait un projet cohérent, attractif, utile et efficace pour redonner de l'espoir à nos concitoyens.

Autour de l'Homme et pour l'Homme, il faut, en effet, un environnement de qualité durable, du logement et un urbanisme agréables à vivre, des emplois qui donnent un sens à la vie, des protections sociales pour rassurer en cas de problème, de la formation et de la culture pour enrichir nos personnalités, des services publics, des loisirs pour tous et un avenir pour nos enfants.

J'ajoute que, dans un monde de concurrence, notre force, à nous Européens et Français, passe d'abord par l'expérience, la recherche, l'innovation et l'intelligence plus que par une réduction des coûts génératrice d'inégalités et de misères.

Il faut cesser de considérer que le social n'est qu'un « résidu-peau-de-chagrin » de l'économique ! C'est un moteur d'une nouvelle croissance respectueuse de l'être humain et de notre planète.

Il faut cesser de considérer le service public comme ce qui ne peut plus exister que là où le marché n'a pas trouvé son intérêt.

Dans le même ordre d'idées, face aux désordres planétaires et à l'urgence écologique, il n'est de solution que dans la science et la recherche sous peine de céder à la tentation de l'incantation et de toutes les dérives qu'elle porte en son sein. Je l'ai redit récemment lors d'une intervention au Forum Départemental des Sciences François Mitterrand.

Et si les partis politiques, dont le premier d'entre eux à gauche, le PS avaient cette volonté, somme toute révolutionnaire, bien que non-violente, cela nous éviterait sans doute le triste spectacle des négociations de postes de pouvoir donné ici et là à l'occasion de la préparation des élections régionales.

France encore, avec le chômage qui explose, ses 2 000 nouveaux chômeurs par jour et ses presque 4 millions de vrais chômeurs. (« Heureusement » que les cabinets ministériels embauchent : plus de 17% en un an).

Si les riches sont souvent sortis déjà de la crise, les pauvres continuent à s'y enfoncer.
À la place de Monsieur Sarkozy et de ses ministres, je ne serais pas fier.

Un dernier mot, avant d'en terminer pour aujourd'hui, plus local, et qui concerne le futur stade du LOSC en construction sur Villeneuve d'Ascq.
Moi qui ne l'ai pas voté, je veux dire mon agacement face à certains discours.
J'aimerais que l'UMP et le PS, qui l'ont voté, soient cohérents dans la défense de leurs décisions et donc des modalités de leur mise en oeuvre.
J'aimerais que les Verts qui, comme nous, ne l'ont pas voté, soient, eux aussi, cohérents avec leurs engagements municipaux qui devraient les conduire non pas à tout refuser mais à accepter des améliorations pour nos habitants que nous essayons d'arracher.
J'aimerais, somme toute, que mes concitoyens comprennent, tous, que ce que nous faisons est conforme à tous les engagements que j'avais pris en mars 2008 : non pas de prétendre renverser la majorité à LMCU, UMP - PS – Modem - Centre Droit, mais de tout faire pour en réduire les inconvénients et en maximiser les avantages...

C'est ce que je fais avec l'énergie et la pugnacité que l'on me connaît !

Et comme l'a écrit Guy de Maupassant
« La vie, voyez-vous, ce n'est jamais si bon ni si mauvais que l'on croit ».

Avec en corollaire une phrase de CREBILLON, père
« Le succès fut toujours un enfant de l'audace »

Le tout assorti d'une petite dernière d'Albert CAMUS extraite des « Carnets » :
« Les doutes, c'est ce que nous avons de plus intime ».






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