Le journal d'une mauvaise herbe, 101 carnets au fil du temps
… pour quelques coquelicots de plus

Carnet n°14 du 18 septembre 2009

Les services publics en question.


Au terme d'un conseil municipal plutôt serein, à l'image d'une ville résolument au travail, avec des dossiers de gestion importants et mes rappels sur notre conception de la solidarité, en particulier dans le domaine du logement et de « l'urgence », nous avons eu un riche débat sur la Poste française et sur les services publics.

Une motion a été votée par 46 voix sur 49, l'UMP votant contre.

Ce fut l'occasion aussi pour moi de rappeler ma conception des services publics qui devraient en France et en Europe cesser d'être considérés comme « des résidus peau de chagrin du marché ».

Il faudrait, une bonne fois pour toute, cesser de considérer que tout ce qui est « financièrement rentable » doit revenir au marché et au privé et que ce qui ne l'est pas, dans le court terme, ne peut subsister qu'à coups de subventions, elles-mêmes en réduction continue du fait de l'assèchement des finances publiques.

Le service public tout comme le social doivent être considérés comme les moteurs d'une nouvelle croissance, plus humaine et plus respectueuse de l'avenir.

On a vu ce qu'ont donné la privatisation de France Telecom et celles d'EDF et GDF. On voit ce que donne l'exploitation privée de l'eau, une ressource rare s'il en est sur toute la terre.

L'ultralibéralisme de marchés nous a conduit à la crise profonde dont nous sommes encore loin d'être sortis.

Il semble que « les princes qui gouvernent la planète » ne l'ont pas compris... et sont prêts à repartir sur les mêmes bases, à la première éclaircie financière et boursière.

Voilà un enjeu de fond qui pourrait et qui devrait servir de base à une refondation profonde de ce que j'appelle le camp du progrès et que d'autres appellent la gauche ou la nouvelle gauche.

Il faut une alternative au capitalisme ultra-libéral et ne plus se contenter d'en dénoncer certains aspects ou d'en gommer certaines aspérités.

Je crains qu'on n'en soit encore loin quand je note la réélection triomphale de M. Barroso à la Présidence de la commission européenne, un ultra-libéral s'il en est, symbole des échecs de l'Europe marchande actuelle et pourtant plébiscité par 382 voix sur 736, les socialistes européens se contentant d'appeler à l'abstention tandis que certains d'entre eux votaient pour lui et que quelques autres heureusement étaient contre dont les Français.

Sur ce dossier stratégique, on a d'ailleurs pu voir les limites de l'activisme médiatique de Daniel Cohn Bendit et la capacité de toutes les droites de s'unir sur « l'essentiel ».... la défense de leurs intérêts et de leurs « fonds de commerce ».

Somme toute, s'il n'y a pas matière à être d'un optimisme débordant. Cela me conforte dans une démarche résolue, sans esprit de chapelle, ni espérance de carrière que ce soit pour les élections régionales de 2010 et la préparation des présidentielles.

Apporter ma modeste contribution issue de mon expérience « suffit à mon bonheur » dans ce domaine, car, comme l'a dit un jour Joseph Joubert : « L'espérance est un emprunt fait au bonheur ».

Dans le reste de l'actualité, on relèvera les nouvelles chamailleries à la tête du PS, des producteurs de lait en colère qui déversent leurs stocks de lait... au lieu de les donner à tous ceux qui en manquent, un ministre Éric Besson qui, à Calais, va fermer « la jungle » sans proposer de solution alternative. C'est ce que l'on appelle « casser le thermomètre pour éviter la fièvre ».

Plus grave, à Gaza, une commission de l'ONU parle de « crimes de guerre » et en Afghanistan, à Kaboul, des soldats italiens paient le prix du sang d'un processus qui ne sait même plus quel est son nom.

Une bonne nouvelle, M. Obama rompt avec la stratégie de provocation vis-à-vis de la Russie chère à G.W. Bush.

Il n'est pas et ne sera de paix que dans la justice, l'équilibre, et le respect mutuel et donc que par un monde multipolaire.

Exit donc la ligne manichéenne, simpliste et dangereuse qui, pour M. Bush, séparerait « le monde du bien » et « l'empire du mal » !

Un dernier mot pour terminer sur un autre péril potentiel, la grippe H1N1 qui poursuit son développement avec des premiers morts « inexpliqués » et surtout la perspective de larges pans d'activités en arrêt maladie...
À Villeneuve d'Ascq, nos écoles et nos crèches commencent à être touchées, au demeurant très modestement, mais tous nos dispositifs sont prêts.

Le week-end prochain nous permettra de redécouvrir notre patrimoine et les plus sportifs d'entre nous s'aligneront pour la 31ème édition des 24 heures de la Cousinerie...

Une petite citation pour terminer ce carnet du jour,

« Le Bonheur, c'est de le chercher »
Jules Renard

Pas si simple au demeurant...






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