Le journal d'une mauvaise herbe, 101 carnets au fil du temps
… pour quelques coquelicots de plus

Carnet n°67 du 23 mars 2010
Vieux comme la politique.


« En politique on n'est le père de personne... on a quelques amis, parfois deux ou trois disciples, mais des enfants jamais. »
J'ai beaucoup pensé à cette sentence de François Mitterrand lors de la soirée électorale de dimanche, à l'heure des comptes et des commentaires des plus jeunes comme des moins jeunes, dans « le jeu politique », à droite comme à gauche, à Villeneuve d'Ascq comme ailleurs.
Celles et ceux qui gagnent ne veulent rien devoir à personne tandis que celles et ceux qui perdent s'arrangent, au contraire, pour se départir de leurs responsabilités sur ceux grâce à qui, bien souvent, ils sont là.

« C'est vieux comme la politique qui elle-même est vieille comme le monde »

Au demeurant, ces « régionales » ont confirmé une grave sanction infligée à l'UMP, au Président Sarkozy et à ses ministres, même s'il n'a perdu que 1,3% par rapport à 2004 (35,5% contre 36,84%). Le rassemblement des forces de gauche et écologistes a, quant à lui, gagné plus de 4% (avec 54% contre 49,91%) ; un résultat à regarder avec en mémoire les 50% d'abstention, la victoire de la droite en Alsace, la perte « de fait » du Languedoc Roussillon de Georges Frêche, les défaites de la Guyane et de la Réunion, une majorité encore à rechercher en Corse.

L'important, pour moi aujourd'hui dans notre région, à Villeneuve d'Ascq et en France, à l'horizon 2012, est qu'un chemin a été tracé que j'appelle « rassemblement autour d'un arc de progrès ».
Il est maintenant lisible par tous. Reste à le « creuser » et surtout, après, pour tous, à « l'emprunter » sans détours politiciens mitonnés de carriérismes pressés.
Que le PS veuille bien ne pas oublier son raz-de-marée 2004, géographiquement plus large que celui de 2010, suivi en 2007 par le triomphe sarkozyste !

En ce qui me concerne, à Villeneuve d'Ascq, en tant que maire j'ai, en plus, une double satisfaction :

(J'espère qu'ils sauront se retrouver dans la défense de nos gros dossiers Villeneuvois).

Somme toute aussi, avec la mairie de Villeneuve d'Ascq, une conseillère générale, des élus municipaux dans trois ou quatre autres communes et maintenant un conseiller régional, Rassemblement citoyen poursuit son « bonhomme de chemin » et continue à creuser son sillon.

Autre lieu où RC continue à creuser son sillon, LMCU, avec nos sept élus, notre alliance avec l'APM de Rudy Elegeest, maire de Mons, Faustin Aïssi, conseiller délégué à la recherche et moi-même comme vice-président au logement.
Dans un travail quasiment quotidien, je mets en œuvre la délibération cadre sur le logement, que j'avais fait voter dès décembre 2008, et dont on voit déjà les effets en terme de constructions neuves, de basses consommations énergétiques, de mixité sociale, de logements très sociaux.
En cours, une relance des réhabilitations, une diversification des réponses aux besoins des personnes vieillissantes, des personnes handicapées, des jeunes pour demain mais aussi pour après-demain en réflexions avec le SCOT (Schéma de Cohérence Territoriale) à l'horizon 2030.

Ma ligne à LMCU, comme à Villeneuve d'Ascq, sur les dossiers locaux comme pour la politique au sens noble du terme, reste la même : gérer le présent et répondre au mieux aux problèmes quotidiens tout en préparant l'avenir.

Si comme l'a écrit Driss Chraïbi, romancier marocain « L'homme, depuis sa naissance, est coincé entre deux mirages : l'un qui le pousse dans le dos et qui est la mort, l'autre étant l'horizon de la vie qui recule sans cesse »,
à ce stade de ma réflexion politique aujourd'hui je repense à « Ma part de vérité » de François Mitterrand et à une phrase que j'aime par son réalisme : « L'action politique, à certaines heures, est comme le scalpel du chirurgien, elle ne laisse pas de place à l'incertitude »

J'avoue que c'est ce qui me trouble de plus en plus quand on me parle de la « démocratie participative » et de ses structures. Peut-on participer à la gestion qui dépend, en république et en démocratie, d'abord de celles et ceux qui ont été élus pour cela, en étant autrement que dans une posture de protestation, contestation ou positionnement politique ? Quelle place pour un conseil de quartier ouvert à tous et d'autres comités ou structures de résonance et de contestation ?

La réponse n'est pas simple et j'avoue mon trouble quand je lis certains compte-rendus ou articles dans la presse et, quand, ensuite, je constate que pour une réunion des conseillers de quartier préparée et menée pour présenter le projet de budget 2010 moins de 10% des conseillers de quartier invités ont répondu présents.
Pas question pour moi de contester ni de nier le droit de contestation ou d'opposition de qui que ce soit, mais quand on veut être associé à la décision, il faut savoir en accepter les contraintes en particulier budgétaires et financières.

Au demeurant, les élus municipaux et les services étaient venu nombreux ce samedi à la salle Marianne pour entendre à nouveau l'état des résultats d'un bel exercice collectif qui débouche sur un projet de budget d'investissement qui monte en charge la rénovation de notre ville et de ses équipements et sur un projet de budget de fonctionnement particulièrement rigoureux qui permet le fonctionnement de nos services publics sans augmentation de nos impôts locaux.

Alors certes, on entendra ici ou là des plaintes de ceux qui auraient voulu davantage, mais je le répète, pour nos services communaux comme pour les associations qui dépendent de nos subventions, la règle est la même :
« On ajuste nos dépenses à nos recettes ».
Comme les recettes n'augmentent que peu, les dépenses doivent suivre le même chemin, chacun devant « adapter sa voilure » en conséquence et faire les mêmes efforts de gestion rigoureuse.

Au sortir d'un week-end « politiquement chaud » mais heureusement doux aussi dans ses réalités villeneuvoises, fête grecque, anniversaire de jumelage, rugby international, concerts de l'école de musique et de « Chœur et Passion », foire aux collectionneurs,... sans oublier quelques promenades printanières possibles dans nos espaces verts, ruraux, boisés et autour de nos lacs, les carnavals de quartier, « les fenêtres qui parlent », du théâtre, le salon des artistes villeneuvois, du foot ici, de l'athlétisme là, du volley, du basket, du football américain, (j'en oublie sans doute... on m'en excusera tant notre belle ville est riche de ses diverses activités...),

au sortir d'un tel week-end et après un lundi de « remise en forme » chargé,
je terminerai mon carnet avec Marcel Proust :

« La musique est peut être l'exemple unique de ce qu'aurait pu être, s'il n'y avait pas eu l'invention du langage..., l'analyse des idées (et) la communication des âmes »







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