Le journal d'une mauvaise herbe, 101 carnets au fil du temps
… pour quelques coquelicots de plus

Carnet n°36 du 04 décembre 2009

Le courage le plus rare est celui de penser.


Anatole France l'a écrit : « À mesure qu'on avance dans la vie, on s'aperçoit que le courage le plus rare est celui de penser »... Une belle citation à laquelle je me permettrai d'ajouter « et de dire ce que l'on pense».

Ces derniers jours, les occasions n'en ont pas manqué et j'ai été plusieurs fois sollicité par les médias et les télévisions.

D'abord, sur les minarets après la votation suisse. J'ai dit que c'était un mauvais débat, aussi dangereux pour la paix sociétale, que la volonté de certains dans toutes les religions d'afficher OSTENSIBLEMENT leurs différences pour mieux marquer leurs territoires.
Un sondage IFOP me conforte dans cette opinion : si en 2001, 31% des Français étaient favorables à la construction de mosquées et 22% opposés, ils ne sont plus aujourd'hui que 19% à dire OUI tandis que 41% disent NON.

« Du pain béni », si je puis dire, pour les extrémistes, qui, en l'occurrence, se frottent les mains car ils ont entre eux un seul point commun, la conviction qu'ils ne peuvent ni cohabiter ni vivre ensemble.

Alors oui, je le pense et je le dis en tant que laïc : si chacun a le droit à un lieu de culte correspondant à sa croyance, si les non-croyants ont aussi droit à des lieux pour les moments gais et tristes de leur vie, personne n'a le droit d'imposer ses idées religieuses aux autres ni de peser avec elles sur les règles de la vie publique, nos lois, nos règlements et même nos modes de vie dans nos villes et nos quartiers.

Alors, en ce qui concerne les minarets, que nos lois républicaines ne pourraient interdire (quand bien même certains le voudraient), contentons-nous de les considérer comme un élément d'urbanisme (puisqu'ils n'ont plus de fonctionnalité) à discuter lors du montage du dossier en termes d'insertion dans l'environnement urbain comme tout autre équipement et construction que, d'un commun accord entre les promoteurs et la mairie, on décide de faire ou de ne pas faire. Et c'est vrai pour tout le monde.

Autre débat, autres pensées, autres prises de positions récurrentes : le Grand stade à l'heure, ou presque, du permis de construire.
Il y a quelques semaines, c'était l'ancien maire socialiste qui après avoir tout accepté de Pierre Mauroy prétendait « me faire la leçon ».
Aujourd'hui, c'est l'UMP dont le leader Marc-Philippe DAUBRESSE revendiquait sa « co-production » du projet avec le même Mauroy qui va dans le même sens.
« La belle alliance », pourrait-on dire...
Mais aussi quelle triste manière de faire de la politique !

Alors, une nouvelle fois aussi, je le redis : une décision a été prise par deux fois démocratiquement mais sans ma voix ni celle des élus de Rassemblement Citoyen.
Elle est exécutoire.
Il m'appartenait et il m'appartient pour Villeneuve d'Ascq de tout faire pour en limiter les inconvénients et en maximiser les avantages.
Quant au permis de construire, un document qui, légalement, doit veiller au respect des règles en termes de procédures et d'urbanisme, il n'apparaît pas, aujourd'hui, que dans le dossier, il y ait de raisons légales de s'y opposer.
Nous en sommes maintenant à une dernière phase de consultation de tous les élus municipaux sur ce point... J'attends les dernières réactions.
Ensuite, la décision sera prise en duo avec le maire de Lezennes.

Autre dossier d'actualité : la pandémie grippale.

Le premier décembre, je me suis fait vacciné comme des centaines de milliers de Français.
Madame Bachelot dit prévoir 30 millions de vaccinations pour la fin février (soit 50% de la population) et le Préfet du Nord 25% des Nordistes d'ici fin mars 2010.
3 millions de Français en ont été, ou en sont atteints, dont une centaine en sont morts.
Quelques cas mortels de mutation du virus sont signalés.

Ces chiffres expliquent l'incertitude qui pèse sur les esprits et donc les mouvements qui poussent, un jour, les citoyens à déserter les lieux de vaccinations et un autre à les embouteiller.

Santé toujours,
On a aussi rappelé le 1er décembre qu'en France 150 000 personnes vivaient avec le virus du SIDA, qu'elles sont 300 millions dans le monde et que des dizaines de millions en sont mortes.

Santé encore, aujourd'hui 4 décembre, commence le Téléthon, un objet de débat sur le financement de la recherche médicale, un bien triste débat quand on voit les malades en attente de découvertes qui pourraient les sauver.

« Sauver », c'est aussi l'espoir pour notre planète du sommet de Copenhague qui débute dans trois jours. La dégradation de notre environnement s'est accéléré tout autant que les prises de conscience.

Est-il encore temps ? Difficile à dire, mais a-t-on vraiment le choix ?
Alors oui « mobilisons-nous pour notre planète ! ». Nous le devons à nos enfants.
Voilà, plus près de nous, un beau sujet de débat pour les élections régionales. Pourtant, on en est encore loin.

Si Martine AUBRY s'est « fendue » d'un beau texte sur « la France qu'on aime », ses « amis» ne connaissent que la règle à calcul et les baronnies. Et si les Verts ont davantage d'idées en la matière, en termes de calculs, ils ont tout appris des socialistes.
Quant à l'UMP, il peaufine d'ores et déjà un discours qui, quels que soient les résultats, les conduira à crier VICTOIRE !
Un bien triste spectacle qui ne donne pas vraiment envie d'y participer et c'est ce que l'on s'est dit mercredi en CCA de Rassemblement Citoyen et cela même si les discussions avec les Verts continuent.

Somme toute, à travers tous ces dossiers et sujets, si le vrai courage, c'est de penser et dire ce que l'on pense, on me permettra de dire aussi que leur mise sous les feux des médias de manière récurrente est peut-être aussi un moyen de faire oublier le chômage. Lui qui, à des degrés divers, touche près de quatre millions de citoyens, une misère qui en concerne plus encore avec des Restos du Cœur qui débordent, des SDF et des mal-logés qui n'en peuvent plus.

Je terminerai par trois citations qui montreront que si les obstacles dressés sur nos chemins sont souvent un peu pénibles à franchir, ils n'enlèvent en rien ni ma détermination ni une forme d'optimisme.

La première est de Confucius
« Celui qui ne progresse pas chaque jour, recule chaque jour »

La deuxième est d'Albert Camus
« Le bonheur est la plus grande des conquêtes, celle qu'on fait contre le destin qui nous est imposé »

Et la troisième est de Ginette QUIRION
« Le sens de l'émerveillement est un gage de bonheur car la vie, pour peu qu'on sache lui forcer la main, ne refuse jamais à l'Homme les occasions de s'émerveiller ».






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